Le grand vitupérateur parle de sa famille. Son père ne le reconnaît pas, sa mère lui reproche son existence comme son plus grand malheur. Son grand-père lui peint l'école et le monde comme peuplés d'imbéciles.
Il se trouve, conséquemment peut-être, que l'enfant a quelques problèmes. Il pisse au lit, fugue, ne peut apprendre en classe. Le suicide est pour lui une tentation récurrente. Il lui reste comme autres solutions la névrose, le repli ou la révolte...
L'écriture de Thomas Bernhard impose un constat froid, compréhensif. C’est inexorable comme une mécanique. Pas de ressentiment, de haine, d'accusations. Un mémoire de ce qui a été, simplement.
Le grand intérêt du livre est évidemment dans l’écriture. Le rythme de la langue, le flux, le martèlement induisent chez le lecteur un charme de transe, de capture par le déroulement des obsédantes séquences musicales.
L'implacable des phrases rythmées entraîne le lecteur. On ne sait pas où arrêter sa lecture, pris dans le piège du livre comme une miniature de l'enfance ici racontée.