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Xavier Bertrand: "Oui, je suis franc-maçon"
Propos recueillis par Christophe Barbier
Sollicité par L'Express, le ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité, l'un des plus en vue du gouvernement, a accepté de jouer la transparence et d'expliciter les raisons de son engagement. Une première.
Pourquoi avez-vous intégré la franc- maçonnerie?
Je vous réponds parce que vous me posez la question et que je n'ai pas l'intention de me dérober. On ne peut mentir quand on est un responsable politique et qu'on représente les Français. De moi-même, je n'aurais pas pris l'initiative de parler, mais certains l'ont fait pour moi.
J'ai effectivement adhéré, en 1995, attiré par le travail sur soi et sur les idées des autres que permet la franc-maçonnerie. Cela a développé en moi le sens de l'écoute, j'en avais bien besoin, et on en a toujours besoin! Dès 2004, lors de mon entrée au gouvernement, j'ai souhaité me mettre en retrait.
Depuis, je n'ai plus participé à aucune réunion, n'intervenant que deux fois cette année-là comme conférencier. Etre ministre prime tout autre engagement, ce n'est pas qu'un problème de manque de temps.
Vous allez plancher, le 9 avril, devant la loge Intersection: de quoi parlerez-vous?
Comme de nombreux acteurs politiques et sociaux, je suis invité à prendre la parole ès qualités. Le thème n'a pas encore été définitivement arrêté.
En 1995, pourquoi avoir choisi le Grand Orient, plutôt classé à gauche?
Ce n'est pas un choix par hasard. Je viens de la droite et ma logique d'ouverture aux autres et à leurs idées m'a porté vers le Grand Orient. J'étais alors au RPR, on ne pourra pas dire que j'ai fait ce choix pour faciliter mon ascension politique, ou alors il aurait fallu que je devienne député socialiste...
Que vous a apporté la franc-maçonnerie?
Un espace de grande liberté de parole, de plus grand respect, où l'on donne davantage de sens aux choses. Cette tolérance m'a d'ailleurs permis de concilier mon appartenance avec mes convictions religieuses. La franc-maçonnerie, c'est aussi ce qu'on y apporte.
Avez-vous confié votre engagement à Nicolas Sarkozy?
Non.
Que pensez-vous de ses positions sur la laïcité?
Je ne souhaite pas vous dire plus que les raisons de mon engagement franc-maçon.
Pourquoi ne pas nier votre appartenance, comme vous le permet la tradition du secret?
Rien n'interdit de parler. En tout cas, cela ne m'a pas effleuré un instant l'esprit. Un ministre ne doit pas mentir. Sinon, son action publique perd toute crédibilité.
D'autres ministres du gouvernement Fillon sont-ils francs-maçons?
Je n'en sais rien et ne veux pas le savoir.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=466140&xtor=RSS-96
**La suite et fin de ton message blog.**