La crise financière actuelle met en lumière l’incapacité des hommes politiques à peser sur les évènements, même lorsqu’ils sont annonciateurs de catastrophes. Ce sont les acteurs financiers et le monde factice qu’ils ont créé qui imposent leurs décisions. L’impuissance du monde politique, nourrie des égoïsmes nationaux, est ressentie par tous ceux qui subissent (ou vont subir) les conséquences du jeu de massacre de ces acteurs financiers. Le peuple de l’économie réelle se sent menacé par quelque chose qui dépasse les possibilités des hommes qu’il a portés au pouvoir démocratiquement. HAL a pris le pouvoir ! Pour l’alimenter, les spéculateurs viennent d’employer l’arme fatale de la rumeur, provoquant des variations erratiques des cours de bourse. Or, comme plus les variations, à la hausse comme à la baisse, sont importantes et plus le spéculateur gagne, la rumeur devient un excellent moyen de semer la panique. L’inquiétude devient angoisse et grosse d’actes irréfléchis. Tous les débordements deviennent possibles. Tous les choix irraisonnés deviennent concevables. D’abord la révolte puis l’adoubement de celui qui, surgissant du chaos avec des promesses les plus démagogiques possibles, promettra n’importe quoi pourvu que cela ait l’apparence d’une sécurité retrouvée. Les extrémistes sont à l’affût dans de nombreux pays occidentaux. Ainsi, le comportement du Tea Party américain est symptomatique de la stratégie d’individus qui privilégient le chaos pour s’ouvrir le chemin du pouvoir. Ils ont pris le parti républicain en otage, ont systématiquement saboté les compromis avec le parti démocrate et ont mis en lumière l’impuissance du Président Obama à imposer ses solutions. Standard & Poor’s a justifié immédiatement le déclassement des USA par l’apparente incapacité des politiques à mettre en œuvre une politique d’assainissement des finances du pays. De même qu’au sein des « révolutions » arabes, les islamistes sont à l’affût, de même les extrémistes de droite le sont dans les pays occidentaux en crise profonde. N’oublions jamais que les responsables de cette crise mondiale, qui a débuté en 2007-2008, sont les financiers et les banques américains qui ont « inventé » les subprimes et leurs produits dérivés avec la bénédiction des agences de notation ! N’oublions pas non plus que les agences de notation sont restées (volontairement ?) aveugles sur les scandales Enron et WorldCom ainsi que sur la banque Lehman Brothers qui était notée AA+ par Standard & Poor’s la veille de sa faillite.