Même si nos voisins anglo-saxons sont plus avancés dans ce domaine, la France n’est pas en reste en matière d’externalisation des prestations juridiques. Mais selon une étude commandée par les cabinets Equiteam et Profit & Law, une très grande majorité des directions juridiques (89% sur 300 directeurs juridiques) ne souhaitent pas voir s’immiscer les services des achats dans le processus de sélection des avocats. Ils estiment qu’ils sont les mieux à même de contrôler le process de recrutement car il repose sur “leur personnalité, leur qualité d’écoute ou encore leur niveau d’expertise”, explique Xavier Linel, consultant chez Equiteam. Les services des achats sont compétents dans la négociation de prestations physiques, mais n’auraient pas la connaissance nécessaire dans les achats de prestations intellectuelles, rajoute t-il.
Il convient de rappeler que la fonction achat a pris une importance accrue dans les entreprises et la nouvelle bataille se situe sur les achats de prestations intellectuelles. Si les acheteurs ont nettement gagné en légitimité dans l’univers des achats immatériels, le service juridique reste un domaine dans lequel ils peinent encore à faire leurs preuves.
Pourtant, la pression qui s’opère sur le budget des directions juridiques obligent les entreprises à revoir leurs organisations et leurs “business model”. L’externalisation offshore, indien notamment avec près de 40 % du marché mondial avec plus de 100 cabinets identifiés, connait un véritable engouement. Tout cela est surement du à la connaissance du système juridique anglo-saxon et de la culture anglaise.
Le phénomène du Legal process outsourcing (LPO) a pris de l’ampleur et même si les directions juridiques pensent qu’elles peuvent sélectionner leurs avocats sans l’aide des services achats, elles devront d’une manière ou d’une autre coopérer avec eux. Réduction des coûts oblige.