Je ne sais pas trop dans quel contexte le projet de ce film a pu voir le jour, mais une fois n’est pas coutume, Ken Loach arrive avec quelques longueurs de retard.Je ne milite pas pour l’institution de quotas, mais quitte à évoquer la guerre et l’après guerre en Irak, autant imaginer un scénario plus original que celui de Paul Laverty, qui à la louche a dû me faire penser à une dizaine de films tournés ces dernières années, entre Bagdad et Kaboul.
« Brothers« , »Green zone« , « Démineurs« , « La bataille de Bassora« il y a un peu de tout ça sur cette route irakienne jugée la plus dangereuse du pays .Pour y circuler, diplomates, politiciens, médecins, journalistes s’attachent les services de gardes du corps dûment rémunérés,à l’image de Fergus et Frankie ,amis depuis toujours et ancien para et membre des services secrets anglais.
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Quand Frankie meurt au cours d’une opération sur la route Irish, la rage et le désespoir de son copain le conduisent rapidement à mettre en doute la version officielle.Depuis Liverpool, il commence son enquête
Le canevas est gros comme une maison dans laquelle le cinéaste s’engouffre d’abord avec discrétion, jouant très serré sur les personnages qu’il installe dans un huis clos où le passé des deux gardes du corps, se révèle peu à peu à leur entourage. Les contractors comme on les appelle sont plus haïs par la population, que l’armée d’occupation.Ce n’est pas la moindre des révélations de la veuve de Frankie, qui découvre au fur et à mesure de l’enquête, un mari, un homme qu’elle ne connaissait pas.
L'entourage découvre peu à peu le véritable visage de ses proches
A ce stade le reportage de guerre et le documentaire rythment les attentes du spectateur, et l’implication de l’intime au cœur d’un drame collectif.C’est la patte Ken Loach qui nous a donné le meilleur (« My name is joe »- »Le vent se lève »- « Carla’s song« , « Land and freedom »), jusqu’à ce gâchis de scénario qui à force de vouloir trop en dire, se prend les fils dans un écheveau brouillon et maladroit
Ça patine tout autant dans le casting, honnête, mais sans excès, avec pour seul point de repère un nombre impressionnant de fuck et fucking en tout genre .Non content de ne pas savoir comment mettre un terme à son histoire, Loach en perd son latin- fuckin !
MAIS ENCORE
Ce film signe le retour de Ken Loach au film politique après l’étonnant et excellent « Looking for Eric » dans lequel la satire sociale, toujours présente, était ménagée par une folie douce et joyeuse liée au personnage d’Eric Cantona. C’est un film absolument à voir dans ce blog.
Il s’inspire de l’histoire d’un certain Robert, ex-parachutiste, victime d’une embuscade en Irak. Le scénariste attitré de Ken Loach, Paul Laverty raconte que ce soldat fut ramené à sa soeur à Glasgow par avion, via le Koweit, dans un cercueil en bois qui « ressemblait à un énorme cageot« . Aucune cérémonie officielle pour ce soldat membre d’une compagnie de guerre privée.