C’est marrant. La dernière fois que l’on a croisé Maya Rudolph, c’était dans le touchant Away we go de Sam Mendes où elle y incarnait une future jeune maman. Encore un rôle de femme à l’aube-du-premier-jour-du-reste-de-sa-vie ici. Soit Lillian, en pleine organisation d’un tournant existentiel : son mariage. Pour gérer tout ça : une bande de potes décomplexées, demoiselles d’honneurs pour l’occasion. Vous vous croyez en plein film de Paul J. Hogan ? Vous avez tort. Dans une redite de Sex and the City ? Vous avez tort qu’on vous dit ! Non, Bridesmaids, c’est du Very Bad Trip au féminin. Boom. Le gang Judd Apatow a encore frappé. Ni trop trash, ni trop neuneu, le film offre un mix parfait de vannes et de larmes, ne sombrant jamais ni d’un côté, ni de l’autre. On nous y parle de femmes d’aujourd’hui, un peu perdues, paniquées, seules ; d’amitié féminine, de vie, d’amour. C’est frais, hilarant, émouvant, dévergondé quand il faut. Le film de filles qui nous manquait.
Si ce cocktail inédit fonctionne à merveille (sur plus de 2H de film !), c’est grâce à des actrices à se tordre de rire : avec en vedette, une Kristen Wiig, sorte d’Adam Sandler féminin, inconnue (pas pour longtemps) en France, repérée dans le Saturday Night Live, véritable boule d’énergie comique. A ses côtés, on retiendra surtout la prestation incroyable de Rose Byrne, en bitch sainte nitouche, à mille lieux de l’image de la fille intello qui lui colle à la peau ; et celle de Mélissa McCarthy, très Zach Galifianakis, en tornade de vulgarité assumée. Bridesmaids, c’est le premier buddy movie avec des filles, et pour les filles. Un précurseur, sans aucun doute, qui- en plus de dynamiter les clichés (la figure du prince charmant) et les fables que l’on nous sert depuis des années (sérieusement, qui s’identifie encore à Carrie Bradshaw ?), crée carrément un nouveau genre cinématographique. Les filles, allez-y les yeux fermés !