El Watan qui évoque les : « Quatre anciens députés européens - trois Français et un Britannique - se sont rendus du 4 au 7 août à Tripoli, où ils ont eu des contacts avec des responsables du régime de Mouammar Kadhafi (...) » La délégation française était constituée de : l’ex-député européen radical de gauche Michel Scarbonchi, l’ancien maire de Montélimar (Drôme) et président du Parti radical valoisien, Thierry Cornillet et Margie Sudre, UMP, qui préside aujourd’hui un établissement officiel lié aux marchés publics sur l’île de la Réunion.
Députés qui affirment : « Comment ne pas s’interroger sur une intervention militaire initialement légitime, sous l’égide de l’ONU, pour neutraliser le ciel libyen et protéger les populations civiles de Benghazi et constater qu’elle a perdu ensuite de sa neutralité et de sa raison originelle ? » et « (...) préconisent la tenue à Paris d’une : « commission préparatoire au dialogue inter-libyen réunissant, sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine, les représentants de l’OTAN, de l’Union européenne, des autorités de Tripoli et du CNT »
Quelle est la réaction du gouvernement à cette initiative ?
On peut en lire une, émanant du Ministère des Affaires étrangères, datée du 10 août 2001, publiée sur le site de l'organisation de la presse Africaine
« Question – Quelle est votre réaction au voyage en Lybie de 4 élus ou anciens élus dont Margie Sudre, ancienne député européen, à l’invitation de la fille de M. Khadafi, Aïcha ? Considérez-vous que cela va à l’encontre de la politique actuelle de la France en Lybie ? Etiez-vous au courant de cette visite ?
Réponse – Je n’ai pas de commentaire à faire sur les déplacements privés d’élus locaux ou de citoyens français. Vous connaissez la position très claire des autorités françaises vis-à-vis du régime de Tripoli, telle qu’exprimée par le président de la République et le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes »
A première vue, on pourrait rapprocher cette initiative de celle du député UMP Didier Julia : chantre du régime de Saddam Hussein, qui s'était, au côté de Phillippe Brett, autoproclamé négociateur en 2004 dans l'affaire de l'enlèvement en Irak des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
Car la manipulation semble évidente comme l'expliquait Clicanoo : « (...) l’ONG libyenne qui a contacté les élus serait discrètement sponsorisée par Aïcha Kadhafi, fille unique du colonel, avocate et présidente de l’ONG Wa Atassimou (...) »
Mais ne donnerait-elle pas des idées au gouvernement français qui, préoccupé par sa note AAA, se doit de trouver des pistes d'économies budgétaires rapides ?
N'apprendrons nous pas dans quelques temps que, le gouvernement propose comme le préconisent les élus voyageurs, la tenue d'une : « commission préparatoire au dialogue inter-libyen réunissant, sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine, les représentants de l’OTAN, de l’Union européenne, des autorités de Tripoli et du CNT » ?
Car, pour être clair, en juin, ministère de la Défense reconnaissait que la guerre en Lybie avait coûté 87 millions d'euros. Les Echos indiquaient à ce sujet que : « (...) A ce rythme, la facture de l'opération Harmattan pourrait atteindre 200 millions, si la guerre devait durer six mois, ou 400 millions si elle n'était pas finie en mars 2012 (...) »
Alors, voyage de pieds nickelés ou diplomatie bis ? Ce sont probablement les réactions des agences de notation et les marchés financiers à l'annonce de la teneur du budget de rigueur 2012 de la France qui nous le diront.
Crédit photo
Jet Art