Editions du Masque395 pages22 euros
Résumé :
2013 à Londres, où il ne fait plus bon vivre du tout.Un meurtrier sadique s’attaque à des femmes et leur fait des choses tout à fait affreuses avant de badigeonner leur corps de graffitis obscènes. Parallèlement, on assassine l’un après l’autre les membres d’une liste ultra secrète figurant dans l’ordinateur du ministère de l’Intérieur : il s’agit de criminels sexuels potentiels, affublés de surnoms de philosophes. L’inspecteur « Jake » Jacowicz, une dure à cuire dont la particularité est de détester les hommes, s’engage dans un duel (d’une intelligence rarement vue dans un polar) avec le serial killer, surnommé Wittgenstein, qui proclame : « Je tue, donc je suis », et figure lui aussi sur la liste.La double enquête, policière et philosophique, est menée par Kerr avec un brio époustouflant.
L'avis de Dup :
Voilà un livre qui n'est pas d'un abord facile. Il se laisse difficilement apprivoiser par son langage soutenu et ses termes scientifiques et philosophiques assez hermétiques ! La présence d'un dictionnaire ou de l'ami google à mes côtés a été nécessaire. Inutile de vous dire qu'au début, cette lecture m'était plutôt réfractaire. Mais très vite j'ai apprécié l'humour grinçant qui se glisse de ci de là. Alors que je râlais après ce livre (demandez à Phooka, elle en a essuyé les plâtres ... :)) ), je me suis surprise à sourire de plus en plus souvent.L'auteur nous installe dans un futur (proche puisque 2013, mais il faut savoir que ce livre a été écrit en 1990) où la technologie au sens large est omniprésente et bien plus poussée qu'aujourd'hui. Partout l'informatique et les ordinateurs règnent en maître et régissent beaucoup de choses. Juste un ou deux exemples : - Les Cartes d'Identité affichent notre ADN ...- A partir d'un meurtre, l'ordi de la police analyse l'énergie cinétique des coups, la profondeur des fractures et l'angle de dépression et "crache": Meurtrier de 1m 82 et de 85,72 kg...
Je vais maintenant essayer de faire simple pour vous expliquer la donne principale de ce thriller :
La recherche médicale sur le cerveau a réussi à déterminer chez l'homme (le mâle, pas l'humain...les femmes n'étant pas ou peu concernées) la présence d'un NVM (Noyau Ventriculo Médian) qui inhibe les tendances agressives et/ou les pulsions sexuelles violentes. Les grands meurtriers arrêtés, analysés, sont tous dépourvus de ce fameux NVM. D'où l'idée de la mise en place d'un projet visant à recenser et analyser tous les hommes britanniques, afin de ficher et proposer un traitement pour ces NVM-négatifs, futurs tueurs en série potentiels. C'est le plan Lombroso.Ce projet repose sur un énorme programme informatique qui attribue, pour des raisons d'anonymat, un pseudo à chaque NVM-négatif, un nom de philosophe. Ce programme est bien sûr supposé inviolable ...Sauf que la brigade criminelle de Londres se rend vite compte qu'un meurtrier s'en prend uniquement à ces NVM-négatifs.Les chapitres alternent entre l'enquête menée par l'inspectrice principale Jacowicz, dite "Jake", et les pages d'un cahier du tueur qui y couche ses états d'âmes, ses motivations, ses réflexions philosophiques sur ses actes. Deux personnages d'intelligences redoutables, dotés d'une culture générale impressionnante, et surtout d'un humour très cynique (ce que j'ai le plus apprécié j'avoue). Ces deux là vont jouer au jeu du chat et de la souris pendant plus de 300 pages.Le livre est intéressant, souvent instructif, mais j'ai quand même eu souvent des impression de longueurs. Et je pense que ce sentiment vient du fait que je n'ai eu que très peu d'empathie pour l'un comme pour l'autre de ces personnages ... or, on a toujours à faire qu'à ces deux là. C'est dommage car ce livre recèle des pépites : notamment quelques envolées lyriques, philosophiques de ce tueur à part. En mettre des extraits est mission impossible car il me faudrait recopier minimum 3 pages !Pour public averti donc ...Je remercie Livraddict et les éditions du Masque pour ce partenariat.Vous trouverez d'autres avis chez : basset, akasha, Véro