par Didier Testot
C’était écrit depuis quelques jours, la période de turbulences en Bourse allait être sévère et d’un classique lorsque les investisseurs, ceux qui sont présents sur le marché, rappelons-le, avaient décidé de vendre en attendant d’y voir plus clair. En l’occurrence, il s’agissait que les politiques, après les banques centrales, puissent répondre à leurs attentes. Vœu pieu on le sait car le temps du politique n’est pas celui des investisseurs au jour le jour. Les réponses du genre « tout va bien on est fort » suivez mon regard, n’ont donc aucune prise, car ce ne sont pas des éléments susceptibles de changer la donne face à l’avalanche d’ordres de vente. Les rumeurs malsaines sur la Société Générale, démentie par la Banque dans la soirée, ou sur la note de la France, font partie de ces périodes troublées des marchés.Les rumeurs ne fonctionnent que lorsque ceux qui sont sur les marchés veulent y croire, donc hier, le 10 août, ceux qui étaient sur les marchés financiers ont voulu croire que ces folles rumeurs avaient un sens.Le retour au calme prendra donc du temps, les dirigeants Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont apparemment utilisé la même stratégie, retour en vacances, après une réunion de crise, fixant un calendrier pour de nouvelles annonces.Comme toujours, personne ne sait si ce calendrier peut tenir, mais c’est l’essence du politique que de fonctionner comme cela.Reste pour les particuliers, même si les Français ne sont pas les Américains, qui investissent en Bourse, ou à travers une assurance-vie, qu’une nouvelle fois, ils ne peuvent que constater les variations de leur patrimoine, en « live », sans pouvoir faire grand-chose. Sauf s’ils s’étaient préparé à cet événement, ce que font en général quelques professionnels qui ne dépendent pas de leur performance annuelle, ceux qui avaient du cash ont sans doute pu réaliser d’excellentes opérations. A condition de ne pas forcément être sur ces marchés pour le long terme. C’est sans doute le nouveau trait de la finance depuis 2000, après la bulle internet, le 11 septembre 2001 imprévisible, la faillite de Lehman Brothers, être en Bourse avec des titres en direct dans un PEA relève de l’exploit. Les crises sont plus fréquentes, plus violentes aussi. Le particulier qui n’a pas l’information des professionnels, doit donc adapter sa stratégie, selon ses besoins, selon ses possibilités, avec sang-froid, en se fixant des objectifs, en n’étant pas trop « gourmand », mais investir dans une entreprise dont on comprend l’activité, à un cours intéressant ou qui délivre un rendement, même pendant les crises, est possible. Les leçons des crises sont souvent les mêmes : avoir des marges de manœuvre avant que la crise ne survienne est essentiel, savoir utiliser à bon escient sa connaissance des entreprises, n’investir que dans ce que l’on comprend, sans tenir compte aveuglément des « conseils » avisés de tel ou tel expert qu’il soit proche ou pas, mais se forger ensuite sa propre opinion. La Bourse peut permettre d’investir dans des entreprises, donc cela aide l’économie.Les mouvements spéculatifs ont toujours existé, cela ne changera pas, reste à faire les bons choix, on peut se tromper, mais si l’on y arrive cela aidera l’économie à travers ces investissements et on pourra préparer l’avenir. Les PME notamment vont avoir besoin de financements. Si la Bourse ne finance plus l’économie, la crise s’aggravera encore davantage.