Tiens ? Les journalistes ne seraient donc pas aussi cons que je le pensais ?

Publié le 11 août 2011 par Mister Gdec

source : FlickR  GUENGL, ici

Pour la presse européenne les violences en Grande-Bretagne dues à l’austérité

Pour l’ensemble de la presse européenne, l’explosion sociale en Grande-Bretagne trouve son origine dans les politiques d’austérité, même si de nombreux éditoriaux soulignent que saccager n’est pas protester.

Pour le Süddeutsche Zeitung (centre-gauche), Londres, ville européenne où luxe et pauvreté se côtoient dans la plus grande proximité, est le théâtre tout trouvé pour cette explosion de violences. Mais « les émeutes ne sont pas un problème purement britannique. La détresse sociale existe dans toute l’Europe », avertit le journal allemand.

« Partout les adolescents et les jeunes adultes vont devoir porter le poids de la montagne de dettes que la génération d’après-guerre a laissé grossir avec désinvolture ».

A l’inverse, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (conservateur), qui appelle à une reprise en mains musclée, estime que « le taux de chômage élevé des jeunes, l’exclusion sociale et l’absence de perspectives », ne sont que des « mots-clés censés expliquer, quand ce n’est pas justifier, les violences ».

En France, les éditorialistes dans leur majorité jugent que l’explosion en Grande-Bretagne démontre la « faillite » de l’ultralibéralisme et sonne comme un avertissement pour tous les pays dans lesquels le fossé entre les plus riches et les plus déshérités ne cesse de croître.

« Les émeutes qui ravagent les quartiers défavorisés de Londres pourraient avoir lieu dans nimporte quelle autre métropole européenne », écrit Le Figaro (conservateur), jugeant, que ces troubles sont « la réplique de celles qui ont eu lieu dans les banlieues (françaises) en 2005″.

Pour La Croix, « la même question se pose à toutes ces sociétés traversées de violence où saccroissent - de manière visible et provocante – les fossés entre une minorité très favorisée et des populations qui se sentent abandonnées, socialement et culturellement ». Et l’éditorialiste du quotidien catholique de s’interroger « Comment ne pas faire le rapprochement avec ce qui se jouait, ces mêmes jours, sur les places financières? « 

En Belgique, Le Soir, souligne « le caractère inégalitaire » de la société britannique. « David Cameron pense qu’en cassant les casseurs, il parviendra à stopper l’hémorragie de violence. C’est très probable. Mais il n’éteindra pas le feu qui couve dans les basses strates de la société ».

La Libre Belgique juge que même s’il est hasardeux de chercher dans les émeutes autre chose qu »une débauche de violences inspirée par l’envie de casser et l’attrait du pillage », « il faut bien observer à Londres comme à Madrid, Athènes ou Tel-Aviv, une même frustration (…) nourrie par le marasme économique, les crises à répétition et les injustices sociales mais aussi par une pathétique impuissance de la classe politique qui se double, bien souvent, d’une irresponsabilité révoltante ».

En Grande-Bretagne « Honte » et « déshonneur », titrent les journaux mercredi. « Les scènes dans les villes britanniques sont un déshonneur pour la nation », estime The Times (proche des conservateurs), tandis que The Guardian (proche des travaillistes) et The Daily Telegraph (libéral) insistent sur le fait que les troubles gagnent tout le pays.

En Grèce, Elefthérotypia (gauche) dans une comparaison avec les manifestations à Athènes, note également que ce sont « les politiques d’austérité » qui sont à l’origine de ces incidents.

« La différence se trouve qu’à Londres les mesures frappent des gens qui sont déjà marginalisés tandis qu’en Grèce c’est la classe moyenne qui est la victime de la stricte rigueur », poursuit Elefthérotypia qui n’exclut pas « la contagion de ces phénomènes à d’autres pays en Europe.

« La croyance en la gloire olympique de 2012 a amené Londres à oublier d’autres devoirs. Cette illusion lui a coûté cher… », estime au Portugal le Publico.

Le Diario de Noticias, sous le titre « Saccager ce n’est pas protester », rappelle qu’ »après l’élection de David Cameron il y a un an, le Royaume-Uni est entré dans une période d’austérité… pour ramener le déficit vers des niveaux acceptables. De nombreux services sociaux, renforcés quand Tony Blair et Gordon Brown étaient à la tête du gouvernement, ont été réduits voire même remis en cause. Protester contre cela serait légitime. Mais ce qui se passe depuis samedi soir, ce n’est pas de la contestation ».

En Italie, le quotidien économique Il Sole 24 Ore estime que « l’éducation peut être la réponse la plus importante pour redonner espoir à une génération entière ».

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Ps. Pour ceux qui ont la fâcheuse tendance de tout prendre au premier degré, je préfère prendre la précaution de vous faire savoir que je ne pense absolument pas que les journalistes soient des cons… Enfin, pas tous. Ceci est un titre de pure provocation destiné à faire réagir,  et à inviter le lecteur à cliquer sur le lien  en faisant appel à son hémisphère droit… (je sais, c’est petit…).