La droite populaire aura tout fait pour se rendre populaire cet été entre son apéro saucisson pinard, son interdiction de faire grève l’été ou son fichier d’allocataires… Elle aura certainement réussit à montrer à quel point elle était inutile dans le paysage politique, sauf peut être à Nicolas Sarkozy s’il souhaite tester dans l’opinion ses idées pour sauver la France ou tout du moins son AAA… Encore faudrait il que ses idées n’existent pas déjà car le fichage des allocataires n’est pas vraiment une nouveauté et la droite semble avoir la mémoire courte ou essaye en tout cas de nous le faire croire ! Le fichier, baptisé Répertoire National Commun de la Protection Sociale (RNCPS) a été créé par une loi du 21 décembre… 2006.
A la veille de la présidentielle 2007, il s’agissait déjà d’adresser des signes à l’électorat traditionnel de la majorité, sensible à cette question des fraudes sociales.
La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) a aussi mis en place en 2008, sous l’égide du ministre du budget, Eric Woerth, un « répertoire national des bénéficiaires » pour signaler les doubles affiliations…
Fin 2010, le ministre du budget François Baroin lance une nouvelle initiative de lutte contre la fraude, et promet notamment que « dix nouveaux croisements de fichiers seront réalisés, dans le respect de la loi informatique et libertés : recherche des logements fictifs, des fraudes au chômage… »
Le gouvernement lance en avril 2011 un plan de lutte contre la fraude aux prestations sociales, qui ont augmenté selon lui de 25 % en 2009. Parmi les mesures, la mise en place de comités départementaux de lutte contre la fraude (Codaf).
En juin, l’UMP propose, parmi ses 41 propositions sur la « justice sociale », la création d’un « fichier national des fraudeurs sociaux« . Le parti assure même : « actuellement aucune base de données nationale ne recense l’identité des fraudeurs ».
Selon le rapport 2011 de la délégation nationale à la lutte contre la fraude, celle qui touche les prestations sociales concernait en 2009 « 674 millions d’euros, soit 1,13 % des prestations versées ». Tandis que la fraude aux cotisations sociales, qui concerne, elle, les employeurs, représente « dans le cadre du travail dissimulé entre 15,5 et 18,7 milliards d’euros, ce qui représente 6 à 7,5 % des 251 milliards d’euros de cotisations sociales contrôlables versées en 2009″.
Avec l’UMP, la lutte contre la fraude est inversement proportionnelle aux montants qui sont en jeu. Plus les pertes sont volumineuses et préjudiciables pour l’économie, moins la lutte est vigoureuse ; plus les sommes sont modestes, plus l’arsenal répressif est renforcé. 2012 approchant, l’UMP ne déroge pas à sa politique : dure avec les faibles mais faible avec les forts. Menteuse et incompétente par dessus le marché !
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