Ce sont les libéraux qui mènent aujourd’hui la danse après des décennies de gabegies sur le dos des citoyens des grands pays occidentaux. La fête est bientôt terminée, nous allons pouvoir reprendre nos destins en main. À moins que…
Par Aurélien Véron
L’ambiance de fin du monde est-elle fondée ? Si vous le pensez, vendez tout et commencez à creuser. Émeutes à Londres à 2h15 de la Seine Saint-Denis, bourses déconfites, pays au bord de la faillite et dirigeants proches de la crise de nerf, BCE qui abandonne son orthodoxie, Allemagne qui commence à vouloir faire des chèques à toute l’Europe. Rien ne va plus, et en plus l’été est pourri. N’amassez pas des billets sous votre matelas, vous risqueriez de vous retrouver bien nu en cas de pépin. Le paysage mondial est-il vraiment si sombre ? Sans partager l’optimisme béat de S&P qui évoque la « politique budgétaire bien conçue » de la France (voir Baroin au bord de l’orgasme me fait dresser les cheveux sur la tête, mais en compensation, quel plaisir d’entendre Anglais et Américains hurler en lisant ça), les choses avancent vite, et même rudement vite.Les émeutes londoniennes sont paradoxalement de bon augure. Après tout, les dernières remontent à l’âge d’or thatchérien, lorsque le Royaume Uni s’était engagé sur la voie des réformes libérales dures. Ensuite, tous les gouvernements laxistes se retrouvent les uns après les autres au pied du mur. Le successeur inattendu de DSK, Jean-Claude Trichet, relâche la bride de son institution monétaire, mais il impose un traitement de choc aux bénéficiaires de son geste : réductions drastiques de dépense publique et réformes structurelles d’inspiration essentiellement libérale : flexibilité du marché de l’emploi, privatisations et ouverture des secteurs protégés à la concurrence, diminution de l’aide sociale. Le FMI s’étant considérablement ramolli sous la houlette de son ex-président, beaucoup plus raide avec les femelles à proximité qu’avec son organisation, c’est la BCE qui a pris le relais en Europe, pestant contre les gouvernements incapables et lâches.
Quoi qu’en pensent les indignés dans les rues d’Athènes et de Madrid, le vent souffle en faveur du mouvement des Tea Parties de l’autre côté de l’Atlantique. Ce sont les libéraux qui mènent aujourd’hui la danse après des décennies de gabegies sur le dos des citoyens des grands pays occidentaux. La fête est bientôt terminée, nous allons pouvoir reprendre nos destins en main. À moins que les nationalistes cherchent à refermer nos frontières et à trouver dans les pays voisins des bouc émissaires dans une perspective belliqueuse. Ce sera alors l’occasion de réfléchir à la question suivante : « L’ambiance de fin du monde est-elle fondée ? (Partie II) »
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