Cold Fish est une critique sociale qui nous plonge avec force dans des thèmes tels que l’incommunicabilité au sein d’une famille (par extension, les tensions qui en résultent), l’absence d’autorité, les frustrations d’individus en société, mais aussi et surtout l’absence d’affirmation d’un homme, Shamoto. A travers sa rencontre avec Murata (son double maléfique en quelque sorte qui se mue en une espèce de Gourou) qui a la particularité de lire aux plus profond des personnes pour mieux les asservir, Shamoto va se laisser embarquer vers un point de non-retour fait de violence et de sang. Aussi paradoxale que cela puisse être, c’est à travers cette rencontre qu’on pourrait aisément qualifier de « néfaste » qu’une leçon de vie se dessine. Shamoto poussé dans ses derniers retranchements parvient à trouver la force de s’affirmer en tant qu’homme. Il était jusqu’alors d’une nature faiblarde. Cette expérience va le transformer dès lors en une figure d’autorité violente peu commune. Le prix de cette transformation aura un coût, coût que l’on découvrira avec un final spectaculaire et cataclysmique.
Cold Fish est à la fois terrifiant et fascinant, il peut dégoûter aussi par son aspect extrême et sanguinolent. Gore, cynique, d’un érotisme tapageur et faisant appel à une certaine forme d’humour noir, il est de ces films qui se dégage de toutes étiquettes avec maestria, entre le film d’exploitation et le film mainstream, Cold Fish se pose là. Une très bonne œuvre de Sion Sono.
I.D.