Petit dictionnaire chinois-
anglais pour amants
de Guo XIAOLU (Challenge ABC 2011 - 15/26)
Buchet/Chastel,
2008, p. 330
Première Publication : 2007
Pour l'acheter : Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants
Guo Xiaolu, née en 1973 est une romancière
et réalisatrice chinoise
Elle a participé au festival du film de Sundance en 2007 et a reçu le Léopard d'or du Festival de Locarno en 2009 pour son film She, A Chinese.
Mon Résumé : '
L’héroïne, rapidement rebaptisée Z. à cause de la complexité de son nom, débarque en Angleterre avec son petit dictionnaire chinois-anglais de poche. Originaire d’un petit village de la campagne chinoise, ses parents comptent beaucoup sur son apprentissage de l’anglais pour qu’elle puisse ensuite bien gagner sa vie de retour au pays.
Seule et abandonnée dans ce nouveau pays où il ne fait que pleuvoir et où les gens mangent bizarrement, elle occupe son temps entre les cours d’anglais et les séances de cinéma. C’est dans une salle obscure que son regard croise celui d’un quarantenaire sculpteur et voyageur dans l’âme. Alors que son anglais est encore hésitant, elle comprend de travers une des invitations de l’homme et croit qu’il lui demande de venir vivre chez elle. Pour la jeune femme, c’est le début d’une nouvelle vie…
Mon Avis : '
Si j’ai fait l’acquisition de ce livre très « rose » et de ce titre très chick-lit, c’est essentiellement parce que je l’ai trouvé d’occasion à 2€ et que je cherchais absolument un auteur en -X pour mon challenge ABC. Oui, je sais, l’auteure est plus souvent classée dans les -G mais c’est toujours le bazar avec les patronymes chinois (inversion nom/prénom), on ne sait jamais quel est le prénom et quel est le nom, alors j’ai tranché et j’ai choisi ce qui m’arrangeait.
De toute façon, que son nom de famille soit Guo ou Xiaolu, le livre n’en demeure pas moins une déception. Enfin déception non, car je n’en attendais rien, ou si peu… Disons plutôt que ce Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants me conforte dans l’idée qu’il ne faut absolument plus que j’achète des livres aux couvertures roses et à tendance girly ; ce n’est définitivement pas fait pour moi, un point c’est tout.
'
Tout commençait si bien… Z. débarque en Angleterre, découvre les habitudes étranges des anglais, me fait même rire avec ses maladresses aussi bien de langage que de comportement (il y a un gouffre entre les cultures chinoise et anglaise !)… et elle rencontre l’artiste raté et là, c’est le drame. Alors qu’elle paraissait déterminée, courageuse et curieuse au début du livre, dès qu’elle emménage chez son amant, elle devient soumise et d’un ennui… Elle l’aime quoiqu’il dise et fasse, malgré le comportement particulièrement odieux qu’il a envers elle. Ok elle est jeune (23/24 ans) et naïve, n’a jamais connu de relation amoureuse avant, a une toute autre culture… je suis consciente de tout ça, mais j’ai quand même eu envie, plus d’une fois, de la secouer, de lui en mettre une pour qu’elle ouvre les yeux et réagisse enfin ! Si je pouvais m’identifier à Z. au début de l’ouvrage, elle m’a bien vite tapé sur le système et à la fin, je ne pouvais plus la supporter !
Quant à son amant dont on ne connait pas le nom (ou je ne l’ai pas retenu), je n’ai jamais pu le sentir ! Artiste raté qui m’a donné l’impression de ne garder Z. dans son appartement uniquement pour le sexe, je l’ai trouvé détestable d’un bout à l’autre de l’histoire ! Les autres personnages sont eux, tellement secondaires et à peine cités ou rencontrés, qu’on les oublie vite, sans jamais les avoir connus.
'
Au niveau de l’intrigue, il s’agit d’un « roman » d’initiation. On suit donc les aventures de Z. pendant un an, de son arrivée à Londres à son retour en Chine. Pendant ces douze mois, elle découvre les habitudes anglaises, apprend ce qu’est l’amour, le sexe et la jalousie, voyage dans toute l’Europe, rencontre des gens, perd ses affaires, son chemin et son innocence. Franchement, si les personnages principaux avaient été autres ou leurs réactions différentes, j’aurais peut-être réussi à apprécier cette lecture, mais ce n’est pas le cas, tant pis pour moi.
L’originalité du texte réside surtout dans sa forme. En effet, il ne s’agit ni vraiment d’un roman, ni d’un journal intime, mais d’un dictionnaire avec ses différentes entrées. Au fil des jours et de ses aventures, Z. met en avant un mot qu’elle a appris ou qui illustre bien ce qui lui est arrivé, et nous raconte alors l’anecdote correspondante. L’avantage du système, c’est que les entrées se transforment en mini-chapitres qui rythment la lecture ; l’inconvénient, c’est que l’ensemble fait un peu haché, un peu trop délié (encore plus qu’un journal intime).
Pendant cette année, on sent une légère amélioration du côté linguistique, mais je pense que l’évolution aurait pu être un peu plus accentuée par Guo Xiaolu. Je ne suis jamais partie un an à l’étranger, mais j’ose espérer que lorsque c’est le cas, on revient bilingue ou presque (non ?).
Pour le reste, c’est plutôt agréable à lire et il y a pas mal d’anecdotes amusantes, surtout au début car la fin est beaucoup plus mélancolique… Z. a perdu ses illusions…
Les Petits [ + ] : Une histoire initiatique classique mais qui reste sympa. La forme, mi-journal intime, mi-dictionnaire, est originale. Des anecdotes amusantes et une plume plutôt agréable.
Les Petits [ - ] :Une héroïne que j’ai eu envie de secouer rapidement et que j’ai encore plus rapidement détestée ! Ne parlons pas de la figure masculine de l’histoire que je n’ai jamais pu sentir ! Dès que Z. rencontre l’homme et que les premiers émois sont passés, ça devient répétitif, ennuyeux et très « lourd »…