Brillante Mendoza et Hong Sang Soo ne sont pas les premiers du continent à offrir des rôles à un(e) comédien(ne) français(e). Mais lorsque je pense à Jean-Pierre Léaud chez Tsai Ming Liang (Et là-bas quelle heure est-il ?) ou Johnny Hallyday chez Johnnie To (Vengeance), je ne peux m’empêcher de penser que les acteurs frenchies ne réussissent pas spécialement aux réalisateurs d’Extrême-Orient. Cependant Isabelle Huppert est une comédienne trop audacieuse (passant cette année du cannois My little Princess au futur Mon pire cauchemar, un grand écart certain), et les deux cinéastes auprès desquels elle s’est engagée sont trop excitants pour ne pas se prendre à rêver à la perspective de leurs collaborations.
Si Huppert risque de naviguer dans l’ombre et la noirceur avec Mendoza, le cinéaste la transformant dans Captured en otage de terroristes philippins, l’actrice Chabrolienne devrait connaître plus de légèreté chez Hong Sang Soo. Ce sont les Inrockuptibles qui ont révélé il y a quelques semaines, au détour d’un article lui étant consacré, que la comédienne tournerait cet été en Corée du Sud un film dont elle n’avait pas lu le scénario, sous la direction du réalisateur de Ha Ha Ha. Son appréciation du cinéaste coréen semble avoir suffi à la motiver pour se laisser embarquer dans une petite ville côtière de la province coréenne. Connaissant les habitudes cannoises de Hong Sang Soo, il y a fort à parier que ce film pour le moment sans titre se dévoilera au printemps 2012 sur la Croisette.
Si je peux parfois reprocher à Isabelle Huppert de se laisser trop facilement filmée comme une femme froide, une chose est sûre, la cinéphile qu’elle semble être a bon goût, au moins en matière de cinéma asiatique, pour incorporer les univers fascinants de ces cinéastes. Tant mieux pour Brillante Mendoza, tant mieux pour Hong Sang Soo et je l’espère, tant mieux pour nous.