Bonjour à celles de la renaissance française ou à celles du Trecento, quatrocento et cinquecento
Bonjour aux zotres
Daniel m'a taguée sur le thème femme de la renaissance . J'avais déjà vu la question posée sur quelques blogs et l'idée me laissait dubitative avant qu'une incitation suisse me pousse à y réfléchir avec tout le sérieux que la question mérite.
Le souci majeur est que je connais bien peu de femmes de la renaissance et ma recherche s'est tout d'abord tournée vers la peinture. Ne me voyant ni madone ni déesse (vraaaiiiment pas !), j'ai d'emblée écarté les oeuvres à caractère religieux et j'ai aussi écarté la Joconde pour cause de galvaudage mais j'ai tout naturellement poursuivi la piste Leonardo da Vinci.
a - J'adore l'élégance de cette toile, l'élégance et le détachement du modèle.
b - La dame porte un très joli prénom puisqu'elle se nomme en réalité Cecilia Gallerani, très jeune maîtresse du sponsor... heu, je veux dire du mécène du peintre.
Seulement voilà, j'ai renoncé à cette idée pour deux autres raisons :
c -même si je m'appelle Cécile de Qd9 je ne possède pas la noblesse évidente de la dame ni la pureté de la blanche hermine (je préfère les petits cochons roses voire tachetés de noir et/ou le grouin boueux)
d - La douce enfant doit avoir 18 ans à tout casser sur ce tableau... autant dire que ce choix aurait constitué un anachronisme un peu trop flagrant et aussi ridicule que ces vieilles actrices un peu trop coquettes s'entêtant à jouer les jeunes premières alors qu'elles auraient l'âge d'interpréter leur mère voire leur grand-maman.
Et puis soudain, bingo, jackpot, flash, évidence à base de "bon sang mais c'est bien sûr" !
Si j'étais une femme de la renaissance, je serais bien évidemment Louise Labé que j'ai découverte dans un volume de la Pleiade consacré aux poètes du XVIe siècle reçu à l'occasion de la communion solemnelle (quel drôle de cadeau à une gamine de 11 ans quand on y pense !) et dont quelques poèmes figurent dans mon anthologie poétique personnelle et qui déclairait "Le plus grand plaisir après amour, c'est d'en parler" point sur lequel je suis assez d'accord.
Il y a dans certains de ses poèmes une intensité érotique et une tension charnelle évidentes en même temps qu'une langueur mélancolique et une lascivité qui le sont tout autant. J'aime chez elle, le paradoxe de cette force et de cette fragilité mélées et toutes deux assumée et je trouve que ses vers traduisent magnifiquement et avec une grande sincérité, les tourments de la passion et les espoirs de l'amour. Ses mots me parlent, sa sensibilité me touche. Voici un de ses sonnets les plus connus dont j'aime particulièrement le 9e vers.
Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure,
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure,
Mon bien s’en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Wikipedia LL
Wikipedia CG
Chez Kenza Thé au jasmin
Bio de Louise Labé
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