depuis janvier: 109 douaniers suspendus pour corruption par Salim L.
Abdelmadjid Mahrech, inspecteur général des douanes, a confirmé, hier, l'information selon laquelle seuls 30% des conteneurs arrivés au port d'Alger sont soumis au contrôle par scanner.A l'instar d'autres enceintes portuaires, le port d'Alger ne compte qu'un seul appareil. Le scanner à conteneurs est la propriété de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) qui travaille en partenariat avec l'émirati DP World et non à la douane. «Même dans les autres pays étrangers, les marchandises qui transitent par les ports ne sont pas contrôlées entièrement, mais juste une partie», relativise ce responsable des douanes qui s'exprimait sur la radio chaîne 1. «Nous allons nous doter à l'avenir de scanners dont des appareils mobiles dans les ports. Huit sont déjà en service», affirme M. Mahrech.
Par ailleurs, ce responsable des douanes a fait état d'un renforcement des effectifs de ce corps qui comptait 20 000 douaniers en 2010, effectif qui passera sous peu à 25 000 fonctionnaires alors qu'il n'était que 14 000 en 2006. La douane compte surtout renforcer la surveillance des frontières. «Nous allons créer 83 postes frontaliers, douze sont déjà pourvus», précise l'invité de la radio qui indique qu'un projet d'acquisition de 6 hélicoptères est en cours. Interrogé sur la lutte contre la corruption au sein de cette institution, M. Mahrech révèle qu'au cours du premier semestre de l'année en cours «son administration a suspendu 109 agents, et transmettra à la justice 20 dossiers sur lesquels elle aura à statuer. Sur 66 affaires recensées en 2010, 14 sont des cas avérés de corruption traduits en justice contre 10 en 2009. «Ce phénomène de corruption est en train de reculer grâce notamment aux inspections de proximité de la douane qui interviennent systématiquement», constate M. Mahrech. «Nous comptons appliquer des règles de gestion claires et mettre en œuvre des systèmes de contrôle», dit-il. Dans la foulée, l'invité de la radio fait savoir que la dernière mouture du projet de décret consacrant un nouveau code des douanes a été transmise au ministère des Finances pour les besoins des dernières retouches avant son adoption, avant 2012, par le parlement. Le nouveau code vise à améliorer les procédures douanières et la chaîne de dédouanement. Il est à signaler que le nouveau texte consacrant un nouveau tarif douanier amendant l'ancien système harmonisé (SH) datant de 1992, entrera en vigueur en 2012. Mahrech évoque également le processus de modernisation de ce corps. Une modernisation qui implique également la construction de nouvelles infrastructures qui a déjà coûté 10 milliards de dinars.
Interrogé sur la nouvelle mesure consistant en l'octroi d'agréments pour les opérateurs économiques désirant bénéficier d'un couloir vert consistant en un traitement douanier rapide et spécifique, M. Mahrech affirme que «le statut y afférent est signé mais la mise en pratique nécessite du temps». Et de préciser toutefois qu'«un tel accord nécessite au préalable une bonne moralité fiscale de l'opérateur et une relation de confiance entre ce dernier et l'institution douanière». «A la faveur de ce dispositif, l'opérateur va bénéficier d'un dédouanement de sa marchandise en un temps record, à charge pour l'administration douanière d'effectuer le contrôle à posteriori», explique-t-il.
Invité à dresser un bilan de son institution, M. Mahrech indique que 28 347 saisies ont été enregistrées en 2010. Pas moins de 514 d'entre elles sont liées à la contrebande dont notamment le trafic de gasoil aux frontières. La douane a également saisi 5,774 tonnes de drogue et 10 543 cartouches de cigarettes, l'an dernier. Les douaniers ont aussi intercepté 2600 têtes de cheptel et 443 000 produits médicamenteux contrefaits. Le nombre d'affaires traitées par ses services liées au transfert illégal des capitaux a atteint 658 affaires en 2010, pour une valeur globale de 16,2 milliards de dinars, contre 583 affaires pour une valeur globale de 4,4 milliards de dinars en 2009.