Cette phrase magnifique devrait résonner particulièrement aujourd'hui dans nos esprits perplexes, troublés, révoltés ou simplement abasourdis. Car il me semble qu'un phénomène actuel peut être analysé sous l'angle de la vocation.
Les londoniens vivent en effet depuis quelques jours dans la crainte. Comme les banlieues parisiennes il n'y a pas si longtemps, les habitants des quartiers populaires de Grande-Bretagne se sont lancés ou se sont laissés entrainer dans des émeutes violentes.
Dans le même temps, nous assistons à des révoltes voire des révolutions non violentes dans des pays arabes historiquement liberticides. J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises sur BeniNews.
Qu'est-ce qui différencient les émeutes occidentales des révolutions orientales? La vocation.
La vocation d'un peuple, la vocation de l'Homme, c'est la charité. La recherche de liberté, la quête de bonheur, l'espérance d'un monde meilleur doivent se faire en charité. De nombreux articles de ce blog ont tenté d'expliquer que liberté et charité sont indissociables. Que seul la vérité, seul le bien, le bon et le beau conduisent à la liberté. Tout ce qui est négatif nous enferme, tout ce qui est positif nous libère.
Alors que les révolutions non violentes sont mues par une volonté commune et finalement charitable de changer un monde, les émeutes violentes sont mues par des désirs individuels inassouvis. Cette remarque ne signifie pas que les émeutiers n'ont aucune raison de se révolter; ils en ont beaucoup (chômage, pauvreté, intégration, avenir, etc.). Mais chaque homme a le devoir d'oeuvrer en charité. C'est sa vocation. Vouloir un monde plus juste est très différent de désirer des produits de consommation. S'asseoir sur une place pour réclamer la "liberté" n'est pas la même chose que casser des vitrines pour voler des Nike. Cela peut sembler des images différentes d'une même révolte alors que ce sont deux démarches fondamentalement étrangères l'une de l'autre.
Ces événements m'amènent également à revenir sur un précédent article de ce blog: les sociétés pionnières. L'assouvissement de désirs, l'accès à la consommation ne répondent en rien à la vocation d'un peuple. Un peuple doit être mû par quelque chose qui le dépasse, qui le transcende. Qu'est-ce que l'Europe a aujourd'hui à offrir à son peuple? Quelle est sa vocation?
Il y a sans doute dans tout cela quelque chose comme un signe que la société de consommation est finie. Elle a voulu offrir du rêve en distribuant des doses de désir. Et l'esprit pionnier a disparu. L'Europe qui a bâti des cathédrales, proclamé la liberté et ouvert le monde, regarde Secret Story. L'Europe qui a développé les arts, nourri son peuple et découvert des technologies, freine sa croissance. L'Europe qui a cherché Dieu, chanté l'amour et respecté l'homme, transforme la famille.
Les tensions économiques et sociales ne sont pas nouvelles. Elles ne s'arrêteront pas du jour au lendemain. Les gouvernements vont (peut-être) prendre des mesures fortes et sensibles pour faire face à leurs déficits. Qu'ils n'oublient pas leur vocation et entrainent leur peuple à bâtir en charité.