La place de la Bourse à Paris
© AFP Eric Piermont
La Bourse de Paris, à l'unisson des Bourses européennes, a plongé mercredi, plombée par les valeurs bancaires, et sur fond de rumeur d'abaissement de la note de la France par Fitch, "formellement" démentie par Bercy et par l'agence de notation qui a confirmé le triple A.
Après avoir ouvert dans le vert et connu une séance calme dans la matinée, le CAC 40 a commencé à dévisser peu avant 15H00 et n'a cessé de creuser ses pertes jusqu'à la clôture.
L'indice parisien a finalement terminé sur un recul de 5,45%, du jamais vu depuis décembre 2008, abandonnant 173,20 points à 3.002,99 points. Le volume d'échanges a été très étoffé (7,703 milliards d'euros), témoignant de la nervosité des investisseurs.
"C'était une séance folle. Le secteur bancaire n'avait pas été attaqué aussi violemment depuis Lehman Brothers", souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
"On est dans une atmosphère de panique, le marché joue à se faire peur. Il y a eu une attaque en règle, une spéculation à la baisse, mais surtout une phobie générale", poursuit le gérant.
Etat des principales places financières mondiales à la clôture
© AFP
Le secteur bancaire a particulièrement été attaqué, Société Générale perdant jusqu'à 22,5% en séance.
valeurs Ces valeurs ont souffert du fait que la Grèce pourrait étendre son programme d'échanges d'obligations afin d'y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés et donc les banques.
"Les rumeurs les plus folles ont couru, certains ont parlé de la faillite d'une grande banque et d'une éventuelle dégradation de la note française par une agence de notation", commente un analyste parisien sous couvert d'anonymat, tout en reconnaissant avoir "navigué dans la plus grande obscurité".
Les nombreux démentis sur cette dégradation n'ont pas réussi à éteindre l'incendie.
L'agence Fitch, visée par les rumeurs, puis Moody's ont rapidement réagi, confirmant à l'AFP que la note actuelle de la France était encore à AAA.
Valérie Pécresse et François Baroin le 10 août 2011 à la sortie d'une réunion à l'Elysée
© AFP Martin Bureau
Dimanche, l'économiste en chef pour l'Europe de Standard and Poor's, Jean-Michel Six, s'était lui aussi refusé à toute "spéculation" quant à une éventuelle dégradation.
Le ministre des Finances François Baroin a également démenti "formellement" ces bruits, selon l'entourage du ministre.
"En tous les cas, le moins que l'on puisse dire c'est que la Réserve fédérale américaine (Fed) n'a pas réussi à calmer l'hémorragie", commente Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
La banque centrale a annoncé mardi soir qu'elle allait garder son taux d'intérêt directeur près de zéro "au moins jusque mi-2013" tout en envisageant de nouvelles mesures de relance pour aider l'économie, sans donner plus de détails.
La Fed a par ailleurs confirmé les inquiétudes sur le ralentissement économique aux Etats-Unis, soulignant que la croissance américaine avait été très décevante depuis le début de l'année, à un rythme annuel de moins de 1% au premier semestre alors qu'elle tablait sur plus de 3% début 2011.
A la clôture, le constat était dramatique pour le secteur financier. Société Générale a chuté de 14,74% à 22,18 euros, Crédit Agricole de 11,81% à 6,07 euros, BNP Paribas de 9,47% à 35,61 euros et Axa de 10,64% à 10,04 euros.
Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont énormément perdu. Saint-Gobain a dévissé de 8,05% à 31,42 euros, Arcelor-Mittal de 7,61% à 14,93 euros, Alcatel-Lucent de 6,26% à 2,27 euros et Peugeot de 5,89% à 19,72 euros.
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