Rien ne va plus au Chili où les manifestations étudiantes deviennent de plus en plus violentes tandis que le président chilien Pinera est largement contesté par la population.
Le gouvernement chilien affirme aujourd'hui qu'il a eu recours à 400 arrestations de manifestants alors que la capitale de Santiago et d'autres villes du pays furent le théâtre de violents affrontements entre les étudiants et la police, hier après-midi. Les manifestants, en tout plus de 60 000 selon le gouvernement chilien, demandent des réformes au niveau du système d'éducation. Au moins deux voitures ont été brulées dans le centre de Santiago tandis que les policiers montés à cheval tentaient de contenir la foule déchaînée.
Les étudiants étaient hier rejoints par les écologistes et les mineurs, tous solidaires, afin de manifester le ras-le-bol général contre la politique du président Sebastian Pinera, le chef de l'état le plus impopulaire depuis la fin de la dictature d'Augustin Pinochet. La popularité de Pinera a diminué de 26% depuis le début de l'année 2011. La demande des étudiants de réclamer une réforme plus juste de l'éducation, notamment au niveau social, est en train de plomber la politique générale du gouvernment Pinera, et en particulier la volonté du chef de l'état de mener des réformes au niveau fiscal.
Pinera, ancien patron d'une compagnie aérienne, milliardaire, est arrivé au pouvoir en Janvier 2010 avec la volonté de booster la croissance économique du Chili et en finir avec la bureaucratie. Son cabinet est aujourd'hui constitué essentiellement de technocrates au détriment d'experts en politique. Les images montrant au monde entier la police chilienne lancer des gaz lacrymogène pour faire disperser les manifestants ne renforcent pas l'image générale de Pinera.
Pinera a demandé aux principaux syndicats d'étudiants de s'asseoir autour d'une table et de trouver un compromis sur les 21 propositions de sa réforme sur l'éducation. Ces derniers refusent pour le moment. Les étudiants chiliens veulent que l'état prenne le contrôle du système éducatif public du pays, aujourd'hui contrôlé au niveau local et régional. Sur les 3,5 millions de chiliens en âge de faire des études, 90% sont scolarisés. Malheureusement, l'absence de ressources du système éducatif public du pays provoque de nombreuses inégalités sociales. Les classes les plus aisées du Chili préfèrent en majorité étudier dans des écoles privées et disposant d'infrastructures pour mener à bien de hautes études.