Martine Aubry a proposé depuis plusieurs semaines, après avoir échangé avec les principaux leaders de la gauche socialiste et social-démocrate européenne, des solutions pour casser la spéculation, pour que la zone Euro offre l’espace de stabilité et de progrès pour laquelle elle a été créée, et pour réguler enfin vraiment la finance internationale.
1. A court terme : casser la spéculation
- La BCE doit intervenir massivement sur le marché de la dette. Pour casser la spéculation qui s’est abattue sur l’Italie et l’Espagne, Martine Aubry demande à la Banque Centrale Européenne (BCE) d'intervenir directement, à grande échelle, sur le marché de la dette.
- Les ressources du Fonds Européen de Stabilité Financière doivent doubler. Pour pouvoir prêter directement aux pays en crise, à des taux qui reflètent leurs véritables fondamentaux, Martine Aubry demande le doublement des ressources du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Ses moyens sont notoirement insuffisants, ce qui permet aux marchés de fixer des taux très élevés.
2. Le plus rapidement possible : mettre en place un gouvernement économique de l'Euro
Il n’y aura pas de règlement durable de la crise sans croissance. Ce sont d’ailleurs les indicateurs sur le ralentissement économique aux Etats-Unis et en Europe qui provoquent l'essentiel de la panique boursière actuelle. Une autre politique fiscale, industrielle et de croissance durable s’impose en France et en Europe.
- Pour bâtir une stratégie de croissance coordonnée, seule à même de réduire chômage et déficits, il est indispensable de substituer au gouvernement des marchés et des agences de notation un véritable gouvernement de la zone Euro.
- Martine Aubry propose de doter ce gouvernement de la zone Euro d’une capacité d’emprunt et de ressources fiscales propres, à travers une taxe de 0,05% prélevée sur les transactions financières et la capacité d'émettre des euro-obligations, garanties par les Etats et rachetables à l’émission par la BCE.
- Martine Aubry propose que ce gouvernement économique coordonne les politiques économiques des Etats-membres pour tracer un chemin de redressement qui concilie réduction des déficits, croissance et création d'emplois. Elle propose qu'au moyen de son budget propre, il engage les investissements d'avenir dont l'Europe a besoin, comme par exemple la recherche, les énergies propres et les réseaux de transport d'énergie haute tension…
3. Réguler enfin vraiment la finance internationale
Les G7 et les G20 doivent passer des paroles aux actes. Des mesures de régulation du système financier s'imposent aujourd’hui :
- la séparation des activités de dépôt et d'affaire pour que le contribuable n'ait plus à payer pour sauver les spéculateurs,
- la création d'agences de notation indépendantes du pouvoir financier,
- des règles prudentielles plus strictes et portant sur tous les produits financiers,
- la lutte contre les paradis fiscaux et la taxe sur les transactions financières pour dissuader les opérations sans intérêt pour l'économie,
- la mise en œuvre d'un nouveau panier des monnaies : la parité des monnaies doit correspondre à des fondamentaux économiques et non à des mouvements spéculatifs profondément déstabilisateurs.