L'abaissement de la note des USA par Standars & Poor's a fait l'effet d'un coup de tonnerre sur la planète finance. Et pourtant, cette dégradation n'est pas vraiment une surprise. Ce qui est surprenant c'est que cette dégradation ne soit pas intervenue plus tôt. Mais il n'y a pas que les USA, la Grèce, le Portugal ou l'Islande à être concernés par la crise de la dette. La France est également menacée d'une dégradation de la note sur sa dette souveraine. La situation actuelle n'est pas le résultat de la politique de l'actuel président de la République comme tentent de le faire croire les socialistes. La réalité c'est que notre "modèle" social qui a été financé par la croissance entre 1945 et 1975 pendant les Trente Glorieuses est financé à crédit depuis. Plus de budget à l'équilibre depuis plus de trente ans et l'Etat règle ses dépenses à crédit. Sur cette période, la gauche a été au pouvoir 15 ans, la droite 15 ans également. Le laxisme a été général. A titre d'exemple, le budget général 2011prévoit des recettes totales nettes de 271 milliards d'euros et un déficit de...92 milliards. C'est très impressionnant. La dette de son côté s'est envolée : au début des années 80, le poids de la dette représentait à peine plus de 20% du PIB. En 2011, elle devrait dépasser les 85%. A la fin du premier trimestre 2011, l’Insee a indiqué que la dette publique se montait à 1 646 milliards d’euros. Une raison principale à cet état de fait : l'explosion des dépenses publiques. En 1947, ces dépenses représentaient 40,8% du PIB, 39,3% en 1974, 45,5% en 1980, 49,5% en 1990, 51,4% en 2000 et 56,6% en 2010. L’Etat est omniprésent dans l’économie française et son poids est considérable. D’ailleurs, ce niveau place la France tout en haut du classement des pays de l’OCDE ayant les dépenses publiques les plus élevées par rapport à leur produit intérieur brut. Il y a un autre problème lié à notre fiscalité élevée : l'Etat a multiplié les niches fiscales pour tenter de limiter les effets secondaires de ce niveau d'imposition. Les niches fiscales sont nuisibles. Seuls les grands groupes et les particuliers fortunés ont les moyens de se payer les avocats spécialisés qui leur permettent d'optimiser leur facture fiscale. Ce n’est pas acceptable.
Alors comme toujours, il y en a qui pleins de bonnes idées pour résoudre ce problème d’endettement. La solution avancée par la gauche consiste à créer des eurobonds. Lire ici. Le principe est simple : il s'agit de permettre aux pays de la zone euro d'emprunter en commun sur les marchés. Une mutualisation à 17 qui permettrait aux plus faibles de bénéficier des garanties des plus forts. En réalité, ceci consiste à demander à ceux qui ont été les plus vertueux (les Allemands) de payer pour les autres qui ont fait n’importe quoi depuis plusieurs décennies. C’est inacceptable. Dernière idée : puisque plus personne n’a confiance dans la capacité des gouvernements à réduire durablement leur endettement et qu'il y a de moins en moins d’investisseurs suffisamment courageux pour leur prêter cet argent qui file par les fenêtres, certains élus ont émis l’hypothèse de faire acheter ces eurobonds par la BCE…Ceci porte un nom: c’est faire tourner la planche à billets. Voilà, c’est simple, pour s’en sortir, il suffit de créer de l’argent. Consternant.
La crise des dettes souveraines a au moins eu le mérite de rappeler à tout le monde que l’argent ne tombe pas du ciel et que l’Etat n’est pas dans les cieux.