SYNDROME [E] de Franck Thilliez

Par Phooka @Phooka_Book



Editions Fleuve Noir430 pages20,90 euros




Quatrième de couverture :
Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle...Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses deux adorables jumelles. 

Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié... Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie. 

Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier.Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années cinquante, les deux nouveaux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire. Car aujourd'hui, ceux qui ne connaissent pas le syndrome E, ne savent pas encore de quoi ils sont capables...

Apparté :
Tout d'abord vous dire que même s'il n'y a aucune chronique de cet auteur sur ce blog, ce n'est pas faute de l'avoir lu. Car j'ai TOUT LU  de Franck Thilliez. Un auteur que j'ai découvert lors de la parution de son troisième roman, La chambre des morts, avec Julie Hennebelle comme personnage principal. De suite après je me suis procurée et dévoré Train d'enfer pour ange rouge et Deuils de miel. Ces deux derniers mettent en scène le commissaire Franck Sharko que j'ai adoré. Puis j'ai suivi, au fil des parutions, souvent Lucie, parfois d'autres personnages. Les personnages de Franck Thilliez sont tous plus ou moins torturés, enfin plus que moins d'ailleurs, mais tellement attachants !Syndrome E est dans ma PAL depuis sa sortie. Mais les jours ont passés, les obligations se sont accumulées, et le livre s'est enfouit. Quand j'ai découvert sur les rayons de ma librairie GATACA, cela a été un électrochoc ! Du coup j'ai enchaîné les deux !


L'avis de Dup :
Quel plaisir déjà de retrouver Lucie, cette maman célibataire, mère de deux jumelles, qui jongle sans cesse entre sa vie privée et sa vie professionnelle de flic. Mais sincèrement quand j'ai vu apparaître au 3ème chapitre Franck Sharko que je croyais définitivement mis aux oubliettes par l'auteur, j'ai été heureuse ! Je me suis dit, là, Franck Thilliez va nous faire un must !!! Je savais d'entrée de jeu que ce roman allait être, outre l'intrigue, chargé en émotions. Et bien, je peux vous dire que je n'ai pas été déçue ! Mon coeur s'est emballé, a saigné, j'ai souris, grincé des dents. Tantôt j'étais en apné, tantôt j'étais soulagée. Un véritable maelström de sentiments...

Quant à l'intrigue, elle est complexe et pleine de rebondissements. Elle se ramifie telle une pieuvre, pour bien nous perdre malgré les explications scientifiques.Elle est passionnante, on apprend beaucoup de choses, notamment sur l'histoire du Québec dans les années trente : ce n'est pas joli, joli...  L'enquête est stressante à souhait. Elle ballote, secoue, lessive puis essore nos deux personnages. Mais le pire c'est qu'elle fait pareil pour nous ! Imaginez simplement un instant que quelqu'un, à votre insu, soit capable de déclencher en vous une irrésistible envie de violence, que la première personne que vous croisez, vous voulez l'exterminer, et que pour ça, tous les moyens sont bons : un seul but tuer, massacrer...Mais Lucie Hennebelle et Franck Sharko sont des flics avant tout, ils ont la même fibre au fond des tripes, bien implantée et ils sont prêts à tout pour comprendre, traquer le ou les coupables responsables de cette abomination qui menace le monde d'aujourd'hui. Car cette abomination ( et non, je ne vous en dirai pas plus, il faut le lire ), elle est là, tapis dans chaque foyer, capable de déclencher en vous, en votre conjoint ou même en votre adorable petite tête blonde si innocente, la pire des violences !On sent une documentation monstrueuse derrière cette histoire, comme à chaque fois avec cet auteur. Le sujet est maîtrisé à la perfection. Des faits historiques réels, des explications scientifiques vulgarisés juste ce qui faut pour que l'ensemble soit "buvables", rien de "capillotracté", bref, GÉNIAL !Et je vais conclure juste sur un conseil à vous donner : si vous vous lancez dans la lecture de ce Syndrome [E], ayez absolument sous la main le deuxième volet de ce diptyque consacré à la violence, GATACA. Car la fin est insoutenable ! Non, pas gore, juste insoutenable. Monsieur Thilliez cela devrait être interdit des fins comme ça. Je vais militer pour la création d'un code de déontologie pour écrivain si cela continue !!!