Les pyramides de ponzi et systèmes assimilés comme le système monétaire en vigueur, prétendent faire travailler ou s'approprier les biens des derniers entrants au bénéfice des premiers. Concernant le système monétaire en vigueur, n'ayant pas participé à l'émission d'une prétendue "dette" les derniers entrants n'en sont en rien, ni responsables, ni redevables en quelque manière que ce soit, au regard du respect des droits de l'homme, sauf s'ils en acceptaient explicitement et librement les tenants et les aboutissants.
Comme de l'autre côté on prétend les obliger à tenir un engagement qui n'est pas le leur, les derniers entrants, comprenant qu'ils sont floués par les premiers, de façon inconsciente ou pas (ils n'ont pas encore lu par exemple le dossier d'Owni sur le sujet), répondent de façon violente ou non-violente et avec raison "non, en aucune façon". De façon violente ou non-violente, tôt ou tard, ils prendront à leur tour pleine possession de l'ensemble de leurs conditions de vie, car comme toute chose, les premiers entrants étant à durée de vie limitée, finiront par rejoindre la mort et l'oubli qui leur sont réservés, avec leurs fausses valeurs arbitrairement définies, tandis que la terre continuera sa course autour de son étoile avec ses vivants.
Comprenant les fondements de la liberté comme Loi symétrique dans l'espace, vis à vis des vivants pensés une nouvelle fois de façon erronée comme éternels, le projet de monnaie libre BitCoin a développé une monnaie libre basée sur une émission limitée de monnaie, accessible à tout acteur du moment via un calcul informatique basé sur une algorithmique complexe, générant une masse monétaire qui sera in-fine limitée en quantité. Meilleure solution que la première, cette approche reste non-respectueuse des droits de l'homme vis à vis de la monnaie puisque privilégiant les hommes détenteurs de puissance machine pour la génération des BitCoin (et pourquoi pas les éleveurs de poulets, les couturiers, les cireurs de chaussure, les peintres, les musiciens, les poètes, les libristes, les blogueurs etc... ?) et donc l'émission monétaire. Mais surtout est une pyramide de ponzi temporelle, puisque passé le pic d'émission, ceux qui parmis les derniers entrants, sont avisés de ce principe asymétrique, et veulent se respecter eux-mêmes autant que les futurs entrants, ne pourront que délaisser cette "monnaie" qui ne les a pas intégrés dans son principe d'émission, prétendant ainsi s'approprier leurs efforts sans échange véritable.
Cronos dévorant l'un de ses enfants (wikipedia)Rubens (1577 - 1640)
OpenUDC est un projet de standard qui lui applique le principe de la Théorie Relative de la Monnaie et du refus de toute asymétrie humaine vis à vis de l'émission monétaire, que ce soit dans l'espace ou dans le temps. Intégrant la libre acceptation d'un système monétaire, ainsi que la succession des naissances et des morts, OpenUDC intègre le flux continu de ses membres futurs comme base d'une émission monétaire relativiste.
Le principe technique adopté par OpenUDC pour appliquer ce principe est la toile de confiance OpenPGP, qui est un standard ouvert de gestion de clés privées. Chaque membre candidat se munit via un serveur OpenPGP d'une clé chiffrée unique dont il possède le code. Etant validé lors d'une "key signing party", par un nombre suffisant de membres déjà installés (par exemple 5), le nouveau membre peut rejoindre la communauté établie (ce qui constitue le contrat de libre reconnaissance, de la communauté par l'individu, et de l'individu par la communauté), et reçoit ainsi chaque mois un montant de 100 UDC, constituant la base de l'émission monétaire, en signant à son tour à partir d'un des serveurs de duplication, le montant d'UDC créé à son intention.
La preuve de vie étant essentiellement la date à laquelle la dernière "key signing party" d'un membre aura été effectuée, passé un délai (par exemple 2 ans), le non-renouvellement de la validation de la clé du membre est considéré comme une absence de preuve de vie suffisante pour ne plus considérer le membre comme actif. Il s'agit bien d'une preuve de vie totalement décentralisée, une telle preuve pouvant être validée à partir de n'importe quel ensemble de membres installés.
En sus la masse monétaire étant publiée, le nombre de membres actifs étant lui aussi publié, la croissance de la masse monétaire est calculée, et ne descend pas en dessous d'un montant minimal fixé initialement (ce minimum doit se situer entre 5% / an minimum et 15% / an maximum), qui assure que chaque nouveau membre, quand bien même il arriverait dans 50 ans, est assuré de recevoir comme les anciens et les futurs membres, "99% / N" de la masse monétaire au bout de son espérance de vie, "N" étant le nombre de membres de la communauté.
Les membres peuvent alors échanger de façon déconnectée leurs UDC, qui sont répliqués sur les serveurs de publication (sur le même modèle que la toile OpenPGP, mais concernant les unités monétaires), les transactions étant enregistrées lors de la connexion synchone ou asynchrone d'un des acteurs de la transaction à l'un des serveurs de publication. Le système n'est pas totalement P2P étant donné que la communauté doit gérer, et donc contrôler sa masse monétaire conformément à son standard, mais il n'est pas centralisé pour autant, les serveurs de publication pouvant être répliqués sans limite technique.
Le système prévoit de développer des programmes libres (OpenUDC étant un standard, s'apparente plutôt à un protocole ouvert, mais pas à un programme "libre" au sens des libertés des programmes) qui permettra de simplifier ces deux démarches d'inscription et de réception du Dividende Universel ainsi distribué. Le projet ayant démarré cette année, il n'est pas encore totalement opérationnel. Il n'a pas non plus pour objectif de monétiser un nombre important de membres d'un coup, mais de mettre au point le système qui permettra à toute communauté d'en développer le principe progressivement. Une analyse minutieuse du mécanisme fera comprendre à l'esprit avisé que seul un développement progressif du nombre de membres d'un tel système est compatible avec son fonctionnement et ses principes fondamentaux. OpenUDC n'est donc pas le lièvre de la fable, mais la tortue, et laisse les esprits excités par l'expérience BitCoin prendre progressivement conscience du mur qu'ils vont heurter de plein fouet tout comme le système monétaire "officiel" en vigueur.
On aura compris que les développeurs d'un système compatible OpenUDC ne s'arrogent aucun privilège particulier concernant l'émission monétaire, et sont donc en conformité avec le principe de légitimité mis en lumière par Olivier Auber concernant l'analyse d'un système selon la perspective numérique (principe appliqué aussi au sein des logiciels libres).
Vous pouvez rejoindre le projet OpenUDC pour participer à ses développements techniques, traductions, graphiques, FAQ, et autres, via sa mailing list et son chat jabber. Vous pouvez écouter une émission de radio libre effectuée aux RMLL2011 à Strasbourg où il est question de monnaie et d'OpenUDC.