Comme
je l'ai écrit dans les articles Les modes gothiques et le style troubadour du XIXe siècle
et Le baroque et le rococo : les styles et les
personnes, on utilise depuis plusieurs siècles les termes de 'gothique', 'baroque' et 'rococo' pour désigner des modes ou des personnes suivant des tendances passées
voire totalement désuètes. Pourtant selon Rose Bertin (1747-1813) la fameuse modiste de Marie-Antoinette : « Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié ». Le titre de cet article est donc un
clin-d'oeil amusé qui rend hommage à certains aspects de la mode et ses bons de chamois virevoltant de-ci-de-là, en avant ou en arrière (mais tout de même toujours en avant), que
l'exposition Le XVIIIe au goût du
jour nous donne à goûter.
Photographies 1 et 2 : Robe longue imprimée de chérubins de Vivienne Westwood.
Prêt-à-porter printemps-été 1991. Collections Galliera. © EPV / J-M Manaï, C Milet.
Photographie 3 : © Photographie LM prise pendant la conférence de
presse.
Il est rare que je fasse plusieurs articles sur une exposition. Pourtant celui-ci est le troisième
sur
celle intitulée Le XVIIIe au goût du jour qui se
déroule jusqu'au 9 octobre 2011 au Grand Trianon du château de Versailles. Le premier article est visible ici : Le XVIIIe au goût du
jour ; et le second ici : Le bon goût à nouveau de
mode ?
C'est grâce à Brigitte Campagne d'Ancienne Mode que l'information de la préparation de cette exposition est arrivée jusqu'à moi. Son intérêt principal est qu'elle éduque le goût à un savoir-faire
présent dans la mode du XVIIIe siècle toujours
conservé aujourd'hui dans quelques mains et ateliers comme l'explique dans une des deux vidéos ci-dessous
Olivier Saillard le directeur du musée de la Mode et du Textile de Paris qui
y présente l'exposition. Dans la troisième vidéo (la première), Vivienne Westwood, à l'origine avec Malcolm McLaren et
tous les autres des mouvements punk et pirate, explique comment elle a puisé une partie de son inspiration dans l'époque des merveilleuses et des incroyables. Sa robe présentée dans l'exposition
(photographies 1 et 2) est du reste dans un goût XVIIIe intégré : faite dans un tissu délicat et un imprimé mettant en scène la nature et l'amour (avec des nuages qui vus de près sont
constitués d'amoncellements d'angelots), dans un camaïeu cramoisi, tout cela rappelant certains motifs de tissus du XVIIIe siècle, avec un air de déshabillé et de robe de chambre très à la mode
alors. Rappelons en aparté que des mouvements comme le punk, la new-wave, le gothique, la techno-industrielle ou le grunge sont, avant d'être provocateurs, le reflet d'une société parfaitement
cynique où l'on appuie que les solutions d'avenir sont le nucléaire, les ondes électromagnétiques (téléphone portable, wifi ...), le rsa, les petits arrangements avec des dictatures comme la
Chine etc etc etc. Il reste dans ce XXI e siècle à voir au-delà, en s'inspirant entre autres de ce qu'il y a de meilleur dans le passé pour créer quelque chose de mieux pour le
futur !
Vivienne Westwood parle du XVIIIème
Visite guidée de l'exposition "Le XVIIIème au goût du jour" par Olivier Saillard
Mannequinage des robes de l'exposition "Le XVIIIe au goût du jour"
Photographie : Pour conclure voici une gravure que j'ai déjà présentée à plusieurs
reprises dans ce blog mais qui illustre très bien l'intervention de Vivienne Westwood. Il s'agit d'une estampe d'époque 1798, « dessinée d’après nature sur le Boulevard des Capucines »
provenant du Journal des Dames et des Modes : une revue parisienne de mode célèbre à partir de 1797. La jeune fille a une coiffure dite textuellement « en porc-épic » qui
rappelle la mode punk.
© Article LM