Voici un petit plus de trois semaines, nous étions partis en amoureux, mon mari et moi, en Alsace. Nous ne connaissions pas encore cette très belle région. Nous avons adoré ces quelques jours, la beauté des paysages, le charme de ces villes et villages où les canaux, la végétation, les fleurs, les maisons à colombage, les cigognes sont omni-présents et créent un climat si apaisant.
Nous avons été très agréablement surpris par l'accueil qui nous a été fait par les alsaciens. Ils nous ont touchés par leur sympathie, ils gagnent vraiment à être connus.
Nous avions choisi de dormir dans une chambre d'hôte en pleine campagne pour pouvoir nous remettre de nos journées remplies d'émotion et de marche. Notre hôtesse était une perle, nos petits déjeuners pantagruélique, impossible de déjeuner avant 15H et pourtant je ne dévorais pas le matin, je cédais juste un peu à la tentation de tout ce qu'elle mettait à notre disposition. Chaque petit déjeuner était unique, avec un gâteau fait maison différent à chaque fois, des confitures aux fruits du verger mais chaque jour sa couleur, de la charcuterie régionale et pas qu'une seule variété avec un assortiment renouvelé quotidiennement. Il nous était aussi proposé du fromage local, des yaourts faits maison, du pain frais de différentes sortes. Tout était excellent, un régal pour le palais.
Nous avons vite compris que l'Alsace est un endroit où les plaisirs gourmands sont au rendez-vous, la cuisine et le vin, impossible d'y déroger, il ne restait plus qu'à tenter d'être raisonnable mais pas évident. Nous avons évidemment dégusté toutes sortes de vins locaux et nous sommes revenus la voiture remplie de plusieurs cartons. Outre les gewurztraminers, les riesling, nous avons adoré un pinot gris qui ferait presque oublié qu'il est alcoolisé, et il rend gai...
Nous logions en pleine capitale de la fameuse tarte flambée, la flammekueche. On nous a vite dirigé vers un petit resto rural où nous étions les seuls touristes et pourtant c'était très grand. Tous venaient essentiellement savourer cette spécialité. Nous étions l'attraction en quelque sorte mais dans une ambiance très bon enfant. Des couples de retraités n'en revenaient pas que nous allions en manger pour la première fois. La patronne nous a expliqué qu'on ne mettait pas de couverts, on amenait les grandes plaques en bois recouvertes d'une tarte flambée, chaque table avait son petit instrument à roulette pour la découper en parts et hop dans l'assiette et avec les doigts. On a fait comme tout le monde, on en a même dégustée au munster. Les tartes flambées étaient amenées une par une, pour l'ensemble des convives, comme à la maison. Il suffisait d'en redemander autant qu'on voulait au fur et à mesure.
On en a fait notre cantine pour le dîner. Tous les soirs nous étions de retour. On a appris à se mesurer aussi bien avec le petit vin blanc qu'avec ces tartes assoiffantes et qui se mangent sans faim... La pâte était très croustillante et hyper fine, cuite au feu de bois bien évidemment. On nous a confié que quelques artistes ne juraient que par ce petit resto perdu au milieu des champs.
J'ai été étonnée de voir qu'à toutes les tables on parlait en français et non alsacien avec cet accent qui nous rappelait que nous étions de vrais touristes. Tout le monde nous accueillait avec le sourire, se penchait pour nous dire un petit mot. La patronne était aussi aimable que travailleuse. Elle s'est trouvée un point commun avec mon mari, l'Ile Maurice qui est pour elle La destination de rêve et où elle retourne aussi souvent que possible.
A part les plaisirs du palais, nous avons pris un immense plaisir à flâner dans Colmar, dans Riquewihr, dans Strasbourg. Toutes ces villes sont piétonnes, interdites aux voitures en centre ville, pittoresques à souhait. J'ai tout adoré.
Strasbourg m'a complètent conquise. Être si bien dans une ville de cette taille était une agréable surprise. Elle est envahie par la végétation. On ne ressent pas le stress d'une grande ville, au contraire, je trouve qu'elle incite à la rêverie. Nous avons fait un tour de bateau mouche, nous sommes montés, à pied, en haut de la cathédrale, nous avons visité le musée alsacien dans une très belle maison typique avec ses colombages et ses oriels, des sortes d'avancée pour apporter plus de lumière à l'intérieur.
La campagne est variée, entre la vaste plaine du Rhin et tous ces champs à perte de vue, les ballons des Vosges, les Vosges couvertes de forêts d'où provient ce miel savoureux indispensable à l'élaboration des pains d'épice, et la route des vins couverte de vignes vallonnées d'un vert contrastant entre les champs et les forêts.
Tout m'a plu, tout m'a enchanté. J'ai voulu aller visiter le camp de concentration que les allemands avaient installé, C. n'avait pas du tout envie de casser le charme de ces jours passés ensemble. Ce n'est que partie remise, je tiens à y aller.
Au fait si vous passez par là, surtout allez visiter cette splendeur qu'est le château du Haut-Koenigsbourg. C'est l'un des sites les plus visités de France et c'est mérité. Ce château change complètement ma perception du confort de cette époque. Je les voyais beaucoup plus rustres. J'ai adoré leurs immenses poêles ou kachelofe. Ils ne risquaient pas d'avoir froid avec de telles installations.
Je suis revenue avec une recette de pain d'épice à la hauteur de ce gâteau succulent lorsqu'il est bien fait. J'avais déjà 3 autres recettes en ma possession mais aucune ne me donnait cette saveur que j'ai découverte chez notre hôte. J'adore le pain d'épice. Évidemment la première chose que j'ai faite à notre retour fut de l'expérimenter et d'en manger tous les matins au petit déjeuner. Nous nous sommes régalés tous les 4.
Nous avons raconté notre séjour à nos filles, elles veulent maintenant y retourner avec nous. Ce que nous ne manquerons pas de faire, l'Alsace est un petit bijou.
Je suis enfin en vacances depuis hier soir, enfin je me sentirai vraiment en vacances, vendredi matin à mon réveil car jeudi j'ai une perfusion d'herceptine comme toute veille de départ en vacances. Il est grand temps que je décompresse, que nous nous retrouvions en famille et que nous refaisions le plein d'énergie, je commençais à ressentir une certaine lassitude.
Quelques photos souvenirs :
Colmar, la petite Venise
Des cigognes
Des Oriels
Notre petit restaurant du soir
Un kachelofe dans chaque pièce du château
Riquewihr
Strasbourg
Strasbourg, la petite France
C. et moi en haut de la cathédrale