Écrit par La Nouvelle Expression
Hier, les forces de l'ordre ont à nouveau sévi dans cette rue du centre de la capitale. Question de traquer les délinquants et les sans papier et aussi les personnes en règle sous prétexte de l'opération d'assainissement.
Commencée aux environs de midi, cette autre mission d'assainissement de l'avenue Kennedy ce 09 juillet 2011 à Yaoundé a fait moins de bruit que la première il y a environ un mois. Du Centre culturel français jusqu'à la pharmacie Intendance, la circulation a été interrompue pendant plus de deux heures
de temps. De même que toutes les rues environnantes étaient bouclées. Interdiction formelle aux piétons de circuler dans ce secteur proche du marché central où excelle le commerce des téléphones portables et autres appareils. Très souvent, les acteurs sont des jeunes difficilement identifiables, parce que ne possédant pas de pièces d'identité.D'après un agent de police, ces descentes fortuites sur le terrain ne sont pas un phénomène nouveau, ni de hasard. Mais, elles sont fonction des problèmes reçus chaque jour au poste de police : «Nous le faisons depuis quelques mois et c'est la hiérarchie qui nous demande de venir sur le terrain. On n'a pas non plus de période fixe pour le faire, mais lorsqu'on nous informe des difficultés que rencontrent les citoyens dans ces lieux, à l'instar des vols, des pickpockets, des vendeurs de chanvre, nous descendons les traquer». D'un autre côté un autre avouera qu'«il est bien de décongestionner ces lieux de temps en temps, parce que ces coins sont constitués en général des bandits».La police y a trouvé des clients pour la cellule : fumeurs de chanvre et autres personnes suspectes sont conduites dans des camions de police garés juste à l'une des sorties de l'avenue. Même ceux qui rechignent ou tentent de faire le bras de fer sont transportés sans explications. Entre temps, les regards des passants sont rivés sur cet endroit pour mieux voir ce qui se passe et observer de plus près les gestes des uns et des autres. Dans cette chasse musclée des éléments du Groupement mobile d'intervention, divers commissariats centraux de la ville de Yaoundé sont sollicités.
Action d'assainissement
Plus d'une centaine de personnes ont été embarquées, selon un agent de police. Là-bas, ils sont fouillés et interrogés : «lorsque nous les emmenons, on procède aux fouilles, pour ceux qui avaient oublié leur cartes d'identité à la maison, s'ils parviennent à être en règle, on les libère. Ceux par contre, qui ont des accointances avec la drogue ou des marchandises douteuses, on essaye de voir ce qu'on peut leur infliger comme sort», confie un officier de police.
L'action d'assainissement qui suit son cours depuis un bon bout semble ne pas arranger les uns et des autres. Pour un vendeur à la sauvette, «c'est inutile ce qu'ils font ; car les gens continuent de voler et ce problème va persister. Donc je pense que ça ne changera rien». Par ailleurs, en contradiction à ces propos, un autre y voit une opération positive : «on a depuis quelques temps une nette amélioration par rapport aux coups de vols. Je pense que cette action n'est pas inutile».