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Déluge de Karen DUVE

Par Lecturissime

déluge

♥ ♥

« Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements. » (Proverbe anglais)

L’auteur :

Karen Duve est une auteure allemande. Déluge est son premier roman.

L’histoire :

Leon Ulbricht, écrivain en mal d'inspiration, quitte Hambourg pour se retirer à la campagne, dans une maison perdue au milieu des tourbières de l'est de l'Allemagne. La jeune et belle Martina, qu'il vient d'épouser, l'accompagne. Mais la pluie incessante, l'invasion des limaces et la boue transforment l'aventure en naufrage. Les fondations de la maison commencent à céder tandis que les relations du couple s'effritent. L'hostilité des villageois et la présence, dans la maison voisine, de deux sœurs aussi énigmatiques qu'inquiétantes précipitent Leon vers la déchéance.

Ce que j’ai aimé :

- Pour la lecture de ce roman, je vous conseille de rester bien au chaud chez vous, par temps sec pour savourer le confort d’une vie loin du déluge décrit dans ces pages… L’atmosphère humide est admirablement bien rendue, à tel point que l’on s’attend à tout moment à voir une limace escalader les pages du livre…

La maison dans laquelle les protagonistes emménagent n’a rien d’un eldorado, l’eau suinte par tous les murs, celle qui coule des robinets est d’un marron douteux, et les marécages qui l’entourent n’ont rien de rassurant. Léon s’amollit dans ce contexte, puisque sa personnalité flasque et faible s’accordait déjà au préalable avec ce temps et ce paysage pluvieux. Il aura beau essayer de lutter pour ne pas se noyer, ses efforts resteront vains. Mais son naufrage n’a rien de désespéré ou pathétique, il est vu comme à travers un voile de pluie, au travers de scènes qui sonnent comme des sketchs…

-   Déluge est en effet un roman original, à l’humour décalé. Par exemple l’invasion de bêtes en tous genres (salamandre, limaces dont il est impossible de se débarrasser malgré les efforts constants de Leon, serpents d’eau, voisine gluante) pourrait dérouter le lecteur, mais l’auteur réussit à retourner la situation en créant des scènes cocasses … Les personnages sont tous un brin déjantés, et grâce à ce trait de caractère, ils voguent allègrement au-delà du désespoir. Et même ce pauvre Léon, pourtant véritable incarnation de la lâcheté, finit par faire pitié…

Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien de particulier, mais ce n’est pas un coup de cœur.

Premières phrases :

« « Quoi… ? Qu’est-ce que tu dis ? »

L’oreille aux aguets, la jeune femme fixait le talus qui descendait. Elle était seule, silhouette fragile sur ce parking désert en bordure d’une nationale, seule avec une Mercedes 300 noire, une grosse poubelle qui débordait et une caravane sans roues aux issues condamnées par des planches et dont le toit portait un panneau arborant l’inscription CASSE-CROUTE. »

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Déluge, karen DUVE, traduit de l’allemand par Pierre Deshusses, Rivages, 2003, 266 p., 8.40 euros

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