Les musiciens prennent place : le guitariste, le violoniste, l’accordéoniste, le contrebassiste, le batteur. Musique ! Sophia Charaï approche du micro, longue robe noire, châle de laine qu’elle laisse tomber à ses pieds. Après la deuxième chanson, elle retire ses chaussures. Elégance et simplicité. Elle chante et sa voix remplit progressivement tout l’espace de cette prairie où le public nombreux des Scènes d’Eté de La Villette hésite encore. Quelques uns bougent sur place, les rythmes des chansons qui se suivent les y invitant, bras ouverts, paumes tournées vers le ciel. Et puis de plus en plus de gens se lèvent, de tous âges, frappent dans les mains. On dirait qu’ils désirent tous danser avec l’âme envoûtée de la chanteuse, qui, en quelques mots, présente la chanson suivante, et la suivante, chansons qui parlent d’elle, celle qui danse (Raksa), celle qui invite « prends ma main », qui évoque sa ville de naissance, Casablanca, et avance, simplement, avec ses deux cultures, ses deux langues (Un p’tit chouïa, Mêle ta langue). Et tout le monde est debout quand elle chante, en rappel, cette chanson entendue dans le film Talons aiguilles, Piensa en mi, et on se quitterait sur cette recommandation si elle ne terminait par la danse, vivante, retirant le bandeau de ses cheveux pour en faire une ceinture soulignant ses hanches. Outre ses musiciens, excellents, et l’équipe du concert, elle cite trois noms : celui de sa grand-mère, « grâce à qui elle a franchi les codes », celui de Pichu, qu’elle présente comme une amie imaginaire, une sœur accompagnant ses premiers rêves, et celui d'Almodovar dont elle pourrait être un personnage.
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