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Décorer sa vie

Publié le 04 août 2011 par Jeff @DagenaisJF
Décorer sa vieJe vis des moments singulièrement difficiles et, pardonnez-moi si j'ai tort, mais je devais accoucher sur « papier » ces douloureux sentiments pour tenter de les exorciser. Je ne sais pas trop si ce verbe convient au sens que je veux bien lui donner mais ça m'est venu comme ça, subitement. Présentement, j'ai l'horrible impression que ces troubles vont me poursuivre encore pour un bout.
J'aimerais ouvrir ici une parenthèse pour vous aider à mieux me connaître. Il y a une émission de télé que je commence à regarder et à aimer de plus en plus. C'est Décore ta vie, sur la chaîne de Canal Vie et qui rend hommage aux femmes québécoises depuis plus de 15 ans. Et cela semble avoir réussi à toucher son auditoire puisqu'elle avait atteint le 500e épisode depuis le 8 septembre 2010.
Décorer sa vie
Le but de l'émission est de redécorer la pièce (au choix) d'un(e) participant(e) dont la candidature a été retenue par l'équipe de l'animatrice (Saskia Thuot). Ce qui me fait tant avoir des palpitations, c'est l'amour des proches qui apportent une nouvelle dimension. Une dimension plus humaine.
Ce que je veux dire, c'est que les participants sont souvent des personnes qui vivent ou ont vécus des moments difficiles et leurs proches veulent leur faire plaisir en offrant la transformation (quasi miraculeuse) d'une pièce qui leur est chère. Que ce soit la chambre à coucher, la cuisine, le sous-sol ou une salle de bain, l'équipe veut offrir via l'émission leur savoir-faire et un soutien moral, si je peux m'exprimer ainsi.
Non seulement elle redonne un deuxième souffle à la pièce choisie, mais redonne également le sourire aux participants choisis. Pour ce faire, ils doivent écrire une lettre (par la poste) expliquant leur motivation afin d'être recruté par les producteurs (Astral Média) de l'émission. Vous pouvez également participer en remplissant le formulaire ci-joint par internet.
Ce qui m'amène à vous dire que, à mesure que je visionne cette émission, j'éprouve un sentiment de fierté et en même temps un sentiment d'impuissance. Je sais parfaitement que ça ne pourra jamais m'arriver. Comme je l'ai mentionné dernièrement, je vis seul et les seules personnes que je connais ne m'offriraient jamais un tel cadeau. Je ne suis pas défaitiste mais réaliste.
En fin de compte, regarder ces personnes recevoir un tel présent me rend heureux. Pouvoir  observer leur réaction lorsqu'ils ouvrent les yeux et voient la pièce en question transformée, c'est beau. Touchant aussi. Comme je le disais, le côté humain prend plus d'importance dans l'émission que la décoration elle-même.
Ceci étant dit, c'est le genre d'émission de télé qui me branche le plus souvent. Bien entendu, il y a aussi Les Anges de la rénovation, au réseau TVA, une autre émission (américaine) axée sur les dimensions humaines et l'entraide. Des gens ayant perdu non seulement leur maison mais surtout leur dignité et la joie de vivre. Ty Pennington (le leader de l'équipe) leur apporte alors le miracle qu'ils n'attendaient plus. Une seconde chance, une deuxième vie, l'espoir qu'ils avaient perdu.
Regarder ces émissions qui sortent de ma boite à grimace me redonne un peu l'espoir et l'estime de soi que j'ai perdu au fil du temps. Bon, j'avoue que ce n'est pas énorme mais c'est toujours un début. Ça me permet de sortir un peu de ma bulle, de mon environnement malsain. C'est toujours ça de pris. Et ça n'enlèvera pas la culpabilité accumulée depuis des années (18 ans), celle que j'ai gardé tout au fond de moi et qui ne veut pas me lâcher.
Je ne suis pas une mauvaise personne. Je suis seulement une personne qui est incapable de s'accepter comme il est. Incapable de faire les bons choix. Influençable. Incapable de joindre les deux bouts. Incapable d'aimer. Et surtout trop émotif. Voilà vraiment qui je suis. Je sais que j'aurais besoin d'une thérapie, recevoir une aide extérieure mais c'est impossible. Trop cher, trop tard.
La vie est belle, certes mais je n'arrive tout simplement à la voir, à l'apercevoir, à l'apprécier. Elle m'échappe. Elle semble jouer avec moi et moi, je ne veux plus jouer. Elle est comme un cheval sauvage qui refuse se faire dompter. Qui refuse de se faire dominer. Moi, je suis le cavalier qui tombe sans arrêt et qui en a marre des échecs. Qui refuse de remonter sur le cheval. Qui préfère la marche à pied. C'est peut-être plus long, mais c'est plus rassurant. C'est plus simple.

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