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Comme l’épée de Damoclès suspendu au-dessus de nos têtes, les établissements bancaires français sont parmi les plus exposés d’Europe à la dette de l’Italie et de l’Espagne. Bien plus encore qu’à la dette grecque. On nous cache soigneusement la gravité de la situation pour éviter tout effet de panique face à cette menace qui se précise.
50 milliards d’euros de dettes souveraines espagnole et italienne
Une contagion de la crise de la dette à l’Italie et l’Espagne serait particulièrement catastrophique pour les banques européennes, notamment les établissements français qui détiennent une partie des dettes souveraines de ces états. Au total, les quatre grands groupes bancaires de l’hexagone, BNP Paribas, Banque Populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), Crédit Agricole et Société Générale, sont engagés à hauteur de 9,3 milliards d’euros pour la dette souveraine de l’Espagne et de 41,1 milliards d’euros concernant celle de l’Italie, selon les chiffres des stress test de l’European Banking Authority.
Cette forte exposition des établissements français s’explique notamment par les rapprochements qui se sont effectués entre les groupes bancaires européens ces dernières années. BNP Paribas a ainsi accru sa présence en Italie depuis 2006 avec le rachat de la Banca Nazionale del Lavoro (BNL), aujourd’hui devenue une filiale de BNP Paribas. L’exposition du groupe français à la dette souveraine italienne représente actuellement environ 20% du montant total des titres de dettes souveraines européennes conservés par BNP Paribas soit 24,1 milliards d’euros. Le Crédit Agricole est quant à lui exposé à hauteur de 10,1 milliard d’euros à la dette souveraine italienne, contre 3,5 milliards et 3,3 milliards d’euros pour BPCE et Société Générale.
S’agissant de l’Espagne, l’exposition des banques françaises est plus modérée, à hauteur de 3,9 milliards d’euros pour BNP Paribas contre 2,7 milliards et 2,2 milliards pour Crédit Agricole et Société Générale. Seule la BPCE limite son exposition, cette dernière atteignant 380 millions d’euros.
Risque de faillite
Ces dettes planent aujourd’hui comme une épée de Damoclès sur les établissements de l’Hexagone. Une contagion de la crise de la dette à l’Italie et à l’Espagne mettrait de fait les banques françaises dans une situation financière catastrophique, qui pourrait entraîner leur faillite. Pour éviter ce scénario noir, l’Italie et l’Espagne multiplient depuis quelques semaines les mesures de rigueur budgétaire, encouragés par leurs voisins européens.
Face à ses efforts, la Banque centrale européenne (BCE) s’est même dite prête lundi 8 août à racheter de la dette espagnole et italienne, si d’aventure des investisseurs se retiraient.