Voici une conversation plus que normale (paraît-il…) dans un couple dont l’un des deux est accro aux jeux vidéo :
« C’est bon t’as terminé de jouer ? » «Nan attends, je finis ça et j’arrête.»
Une heure après…
« Donc ? Tu n’as toujours pas finis ? «Quoi ? Nan mais attends pousse toi » …
Trois heures après…
« Quand tu veux t’arrête de jouer hein… » « Bah attends, ça ne fait qu’une heure que je joue ! » « UNE heure ?!! Non non ça fait trois heures là mon chéri, éteins ça toute suite ! » « Mais n’importe quoi ça ne fait pas trois heures … » « Si Si » « ha… »
Mais non ce n’est pas du vécu, pas du tout …
L’accroche :
En général, il faut bien reconnaître que lorsque nous sommes dans une partie de n’importe quel jeu, il est difficile de s’arrêter et il est bien vrai que l’on ne voit pas le temps passer. Les concepteurs font d’ailleurs tout pour créer cet effet sur nous.
De la musique au visuel, en passant par les sensations manette en mains tout y passe pour que nous jouions à leur jeu, et que l’on y revienne quoiqu’il arrive… Les développeurs sont d’ailleurs allés plus loin récemment avec Kinect en nous faisant acteur direct du jeu.
« C’est bien beau tout ça mais comment font-ils concrètement ?! »
Tout d’abord, les concepteurs des jeux vidéo introduisent une musique entêtante et un système visuel qui accroche le joueur afin de provoquer chez lui le besoin impératif d’y retourner. Ensuite, il y ajoute de la frustration… Car oui, le jeu vidéo laisse toujours insatisfait, parce qu’il se trouve subtilement programmé pour maintenir une frustration permanente. Et c’est pour ça qu’on y retourne.
Le slogan de Sega en est bien la preuve : «C’est plus fort que toi» : ce qui veut bien dire que toi, oui toi devant ton écran t’es déjà dans ce cercle infernal et t’as qu’une envie, d’aller terminer ton jeu auquel t’y passes déjà toutes tes journées. Vous pensez être plus fort que la machine ? Le problème c’est qu’elle gagne à tous les coups, vous n’augmentez qu’un score rien de plus.
Cependant lorsqu’on est enfant, cela peut devenir dangereux. Le jeu vidéo ligote son imaginaire, allant jusqu’à lui fournir les sons qui accompagnent le jeu et que l’enfant reproduit dans des onomatopées stéréotypées, qui n’ont rien à voir avec celles qu’il aurait lui même inventé…
Il faut alors que l’enfant dispose d’un imaginaire développé qui ne se limite pas qu’aux jeux vidéo, et il saura ainsi mieux gérer cette dépendance. « Les enfants équilibrés sont rarement des accros recherchant ce type d’isolement et ce besoin d’évasion, privilégiés à l’inverse par ceux qui vont mal. »
Ils sont en plein apprentissage du monde, de la vie et de la mort et dans les jeux vidéo ils se mettent dans des situations dans lesquels ils se retrouvent démunis.
Différentes catégories de personnes :
«L’imaginaire est une force dans la vie. C’est grâce à l’imaginaire que l’on peut s’adapter, innover, créer, inventer face à une situation inconnue… Dans une sorte de créativité permanente de la vie.»
Adulte, il y a certes moins de risque, à part peut-être le fait de se replier sur vous-mêmes. On appelle certain joueur ironiquement des Nolife, des « pas de vie », sans réel lien social à part les joueurs avec qui il peut passer des heures. Qu’est ce qu’il s’est passé, pour que chez certains, seul le jeu vidéo les satisfasse ?
Pour certaines catégories de personnes complètement Nolife, je pense que l’on peut parler de dépendance, d’addiction : « le jeu vidéo devient le principal centre d’intérêt, voire l’unique, au détriment des autres activités : relationnelle, professionnelle, artistique, scolaire, sportive…. »
La personne se retrouve alors avec pour seul objectif de finir son jeu. Et à ce moment là nous pouvons parler de maladie, ce n’est plus une distraction, cela a envahie sa vie quitte à les confondre, à les inverser, à ne plus en sortir.
Mais bon, pas de panique, c’est vraiment un cas extrême qui ne concerne qu’une infime partie des joueurs. C’est vraiment une pathologie. J’ai rencontré en hôpital de jour un adolescent de 14 ans qui pensait réellement être dans un jeu vidéo.
Il voyait des choses, des personnages qui n’existaient pas, c’était très dure d’avoir une conversation « normale » avec lui puisqu’on n’était pas dans le même monde. Mais voilà à la base, il avait déjà un manque. Le jeu vidéo n’a fait que le projeter ailleurs mais cela aurait pu être autre chose.
Oui mais lesquels sont les plus addictifs ?
Le jeu qui rend le plus dépendant ? World of WarCraft sans aucun doute ! Pendant que vous n’y jouez pas, le jeu lui continue et peut donc provoquer la perte de votre personnage. Mais il n’y a pas que lui, certains peuvent y consacrer 17 à 26 heures par semaine et ce sont aux parties en ligne, avec des adversaires en réseau quelles sont dédiés.
Comment faire pour ne pas se laisser embrigader la dedans ? La famille, les parents, les amis ont un grand rôle à jouer. Suffit juste de prendre le recul nécessaire et ne pas oublier que la vrai vie, elle, est limitée dans le temps.
Cet article n’est pas là pour faire peur, juste pour prévenir, oui la dépendance existe, on le sait, les médecins le savent, et ça peut devenir une maladie. Maintenant qu’on le sait on a aucune excuse si l’on voit quelqu’un s’y engouffrer…
Vous pourrez parler d’exagération en lisant cet article, je ne vous en empêcherais pas, malheureusement tout ce que j’ai rapporté n’est pas sortie de mon imaginaire, loin de là. Mais je comprendrais que cela soit plus fort que vous…