L’inflation chinoise, chiffre ô combien politique dans ce pays toujours officiellement communiste, a atteint son plus haut niveau en plus de trois ans. Selon plusieurs économistes, cet indicateur devrait refluer au deuxième semestre si l’impact des mesures gouvernementales se fait enfin sentir. Cette appréciation est toutefois à modérer compte tenu de la crise d’endettements majeurs que traversent actuellement les pays européens et les États-Unis qui va limiter Pékin dans son combat contre la hausse des prix.
Cette augmentation de l’inflation ne laisse pas d’inquiéter les dirigeants qui ont bien conscience que cet impôt caché sur l’épargne rogne le bas de laine des classes modestes et moyennes, entraînant un risque social et politique, déjà traduit par des mouvements sociaux d’ampleur dans les grandes villes. En outre, ce chiffre tombe au moment où les bourses mondiales enregistrent de fortes dépréciations suite à l’abaissement de la note américaine.
Selon Alistair Thornton, analyste chez IHS Global Insight, « La panique sur les marchés et l’affaiblissement des perspectives américaines vont fortement militer contre un nouveau resserrement de la politique monétaire chinoise. »
Enfin, la hausse concerne très notamment les prix des produits alimentaires, à hauteur de 14,8%, ce qui touche tout particulièrement les classes les moins aisées.
En réponse à cette inflation qui trottine vers des sommets dangereux, la banque centrale a relevé cinq fois depuis octobre les taux d’intérêt, sans grand succès comme on peut le constater.