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Avec un endettement en hausse, et une croissance insuffisante, l’Hexagone doit rester vigilant pour conserver sa note.
Après les Etats-Unis, à qui le tour ? La question taraude les rescapés du triple A, France en tête. Même si Standard & Poor’s a confirmé la note de la dette tricolore, avec « perspective stable », et jugé que le pays avait une « politique budgétaire bien conçue ». Pour autant, « le ratio endettement/PIB s’approche de la zone dangereuse, estime Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis. On n’est pas encore dans le rouge mais déjà dans l’orange. »
La réforme des retraites a jusqu’ici permis à Paris de sauver son triple A. Mais les dépenses sociales françaises sont surveillées de près par les agences de notation.
Autre faiblesse: la France ne dégage pas assez de croissance pour payer les intérêts de sa dette publique, contrairement à l’Allemagne… et même aux Etats-Unis.
L’année 2012 ne devrait pas échapper à la règle. Après un très bon premier trimestre (+ 0,9 %), les chiffres du deuxième trimestre, attendus ce vendredi, devraient confirmer le ralentissement redouté : la croissance, dans le meilleur des cas, ne dépasserait pas + 0,2 %, plombée par le recul des exportations et la faiblesse de l’investissement industriel.
Le troisième trimestre ne s’annonce guère meilleur, sur fond de faible consommation et de chômage persistant. « Comment sauver la croissance, voilà le vrai problème », insiste l’économiste Marc Touati. D’autant que Paris s’est engagé à réduire le déficit public de 5,7 % du PIB cette année à 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013. Voilà qui promet des arbitrages douloureux à la rentrée, surtout à dix mois de l’élection présidentielle.
Des experts ont déjà mis en garde : « La France ne peut pas prendre le risque de ne pas respecter ses objectifs budgétaires si elle veut continuer de bénéficier d’un coût de financement propre à un pays AAA. » Ce n’est pas une agence de notation qui s’exprimait ainsi, mais le FMI, le 27 juillet.