Je vous disais, dans la chronique précédente (voir ci-dessus) que Jean-Luc Outers avait une autre casquette que celle d'écrivain. Il dirige Le carnet et les instants, belle revue qui défend la littérature belge d'expression française.
Dans l'un des derniers numéros, j'ai lu une interview de François Weyergans (il a récemment fait l'actualité en arrivant un quart d'heure en retard à sa réception à l'Académie française, Erik Orsenna était alors en train de prononcer son éloge).
Ecoutons Weyergans évoquant Gide : « Je n'aime pas les interviewers. Bons pour ceux, de quelque profession que ce soit, qui peuvent avoir de grandes et fécondes idées, mais dont le métier n'est pas précisément de les dire. Nous, littérateurs, nous n'avons nul besoin, pour atteindre le public, d'un truchement qui, le plus souvent, travestit fâcheusement notre pensée, fût-ce avec la meilleure volonté du monde. »
Comme je suis reconnaissant à Jean-Luc Outers de ne pas être dans ce rapport-là – je ne saurais imaginer qu'il a fait une exception pour moi -. Je l'écoute pour la énième fois. Je suis ému – oui, vraiment – de l'entendre soigner, honorer cette langue qui est aussi la mienne et qui est trop souvent malmenée. Je vois chez lui une façon très particulière de montrer l'absurdité de la vie qui n'a rien à voir avec les œuvres de Beckett ou Ionesco. J'espère que cet entretien vous donnera envie d'en savoir plus sur son univers si singulier.