La dette publique française atteint 85% de la richesse produite en 2011. Soit 22 points au dessus du taux de 2007. En 4 ans, cette
croissance explosive traduit la mauvaise gestion du gouvernement, incapable de respecter les critères de Maastricht (fixant la dette publique à 60% du PIB et le déficit public à 3%), et mettant
la France dans une situation précaire aux yeux des marchés financiers, plus que jamais versatiles, tout en alourdissant la note pour tous les citoyens.
Cette dette place la France dans une situation d'autant plus inquiétante qu'elle est composée principalement de dette à
échéance à court terme. Ainsi, la part de l'encours de la dette à échéance à moins d'un an est passée de 8% en 2007 à 19% en 2010, en presque quadruplé en valeurs en 4 ans. L'encours de la dette
négociable de l'état s'établirait en 2010 à 1.254 milliard d'euros, un montant supérieur de 75 % à celui de 2002, ce qui représente une hausse d'environ 8 % par an pendant 9 ans. Entre
2008 et 2010, la dette aura progressé de près d'un quart. La sensibilité des finances de notre pays à une augmentation des taux, ou à une montée de l'inflation, n'a jamais été si grande. Ce
constat a aussi été enregistré par la Cour des Comptes.
Cette fragilité créée par une gestion catastrophique est encore aggravée par la composition de la détention de notre dette.
Nos finances n'ont jamais tant été soumises au bon vouloir d'investisseurs internationaux qui n'ont jamais été si versatiles.
Ainsi, en Mars 2008, cette dette publique était détenue à 60,5% par des non résidents. 2 ans plus tard, elle atteint 71,4 %
en Juin 2010. Soit une augmentation de près de 11 points de la dépendance française aux investisseurs étrangers. Or, l'analyse de longue période des crises financières (1800-2000) montre une
forte corrélation entre mobilité des capitaux et crise financière (voir Reinhardt, Université de maryland, et Rogoff, Université d'Harvard, 2008, this time is different).
Bien que dans l'année en cours, à l'approche des élections, cette proportion se soit réduite, elle manifeste largement le
laisser-aller global de la gestion des finances publiques dont a fait preuve M. Sarkozy.
Certains pourraient être tentés de rétorquer que la conjoncture internationale s'est avérée particulièrement difficile. Cet
argument ne tient pas. Il suffit pour s'en convaincre d'une comparaison dynamique avec la dette allemande sur la même période. (Voir tableau ci-dessous).
Alors qu'en 2007, la France faisait figure de bon élève, dépassant très légèrement les critères de Maastricht fixés à 60%, du
PIB. Elle avait une dette publique rapportée au PIB de 63,7% inférieure à la dette allemande de 66,2% du PIB, la dette française est passée après la crise à 86,2% du PIB soit 10 points au dessus
de la dette allemande passée elle dans le même temps à 76,7% du PIB. Ces données s'aggravent dans les projections 2012 avec un écart de plus de 14 points avec l'Allemagne. (91,4% du PIB pour la
dette française contre 77% pour la dette allemande). Or la crise financière a touché l'Allemagne comme la France, ces déficits sont donc entièrement imputables à la gestion désastreuse du
gouvernement.
La France se trouve confronté à ce que l'Italie a du subir et continue à payer dans les années 80, une gestion qui a ruiné
durablement l'Italie.
Comment le Président Sarkozy peut-il encore prétendre être la victime de la crise, quand il impose aux citoyens français de
payer les factures des incompétences de son gouvernement et des cadeaux de 2 milliards d'euros offerts aux plus fortunés (réforme de l'ISF)?
Pour comble, M. Sarkozy prétend aujourd'hui changer la Constitution pour contraindre ses successeurs au respect des finances
publiques, qu'il a été le seul à bafouer sans vergogne... Commençons plus modestement, par respecter les traités internationaux qui priment sur le droit constitutionnel, en changeant de
Président! L'impudence ne trouve ses limites que dans le scrutin!
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