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Le « triple A » de la France, qui lui permet de se financer à des taux avantageux sur les marchés financiers, a été confirmé ces derniers mois par les trois grandes agences de notation : S&P, Moody’s et Fitch.
Si de nombreux analystes affirment ne pas s’attendre à la disparition d’un autre « triple A » dans le monde, notamment celui de Paris, des observateurs soulignent pourtant régulièrement que la France est le « triple A » de la zone euro affichant les moins bons ratios budgétaires, un des éléments pris en compte par ces agences pour déterminer les notes données aux dettes des pays.
L’un des principaux instituts de conjoncture allemand, le DIW, met lui aussi en garde contre un abaissement de la note de la dette française, qui pourrait, selon lui, provoquer une désintégration de la zone euro.
DOUTES SUR LA PÉRENNITÉ DE LA ZONE EURO
Une éventuelle dégradation de la note de la dette française aurait en effet des conséquences sur le Fonds de secours européen (FESF) mis en place par les dirigeants de la zone euro pour répondre à la crise de la dette, explique Ansgar Belke, directeur de recherches de macroéconomie internationale au DIW.
« Si la note de la France devait être dégradée à AA (contre AAA actuellement), soit elle ne quitte pas le FESF par crainte de voir sa réputation entachée. Mais alors les conditions de crédit de ce Fonds vont se dégrader dans l’ensemble ». Soit elle sort du FESF et les autres pays vont devoir contribuer plus massivement à ce fonds dont le volume global va baisser, a-t-il affirmé au quotidien Handelsblatt à paraître mardi 9 août. « Les deux hypothèses vont faire douter les marchés de la pérennité de la zone euro », selon M. Belke.
L’Institut allemand de recherche en économie (DIW) est l’un des six principaux instituts de conjoncture du pays qui publient deux fois par an un très attendu rapport sur l’état de l’économie allemande.