Penchons nous aujourd'hui sur Ombres et brouillards (Shadows and Fog) de Woody Allen, sorti en 1992 où ce dernier partage encore une fois l'écran, comme lors de Zelig, avec sa compagne de l'époque Mia Farrow. Ce long-métrage, dans la même veine que les autres Allen, se révèle être l'adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Death, écrite par le réalisateur en 1975.
Synopsis : Dans une petite ville d'Europe centrale un étrangleur rôde. Kleinman, un employé sans envergure et nettement peureux, est recruté de force par la milice qui vient de se former. À mesure qu'avance la nuit, alors que les meurtres s'égrènent, Kleinman fait la connaissance d'une touchante avaleuse de sabre dont le couple est en péril.
Woody Allen dans le rôle de Kleinman nous interprète une fois de plus un personnage névrosé aux gestes frénétiques et angoissés comme il sait si bien le faire. Employé froussard, voulant bien faire au point de ne pas oublier sa cravate en pleine nuit, de peur de croiser son patron, Kleinman va divaguer dans la nuit sombre et épaisse, ne sachant trop que faire mis à part essayer d'éviter la mort.
Au détour de ses mésaventures il va croiser dans un poste de police Irmy interprétée par Mia Farrow, avaleuse de sabre dans un cirque voisin et partager pendant un temps ses déboires nocturnes. Parallèlement la jeune femme vivra aussi une nuit quelques peu particulière entre illusions, réalités où certains de ses rêves finiront pas s'exaucer...
Ombres et brouillard est un oeuvre intéressante du réalisateur où la réalisation est nettement maitrisée particulièrement au niveau de la photographie nocturne dans cette ville embrumée où les personnes deviennent méconnaissables. Comme Kleinman on se perd facilement dans le scénario, car ce film ne nous offre pas de grandes intrigues. C'est le tournant de l'histoire d'un homme qui passe une nuit particulière dans une vie qui semblait autrement bien ordinairement ennuyeuse. Cependant Woody Allen sait encore une fois, dans un univers sombre et parfois angoissant où la mort règne à chaque coin de rue, apporter ses touches d'humour et ses répliques ravageuses. Entre comédie et tragédie, le réalisateur ne m'a pas tout à fait convaincu, hormis sur le plan technique.