Il y a un autre chemin possible mais pour cela il faut de la volonté politique : elle manque en France et manque en Europe aujourd'hui.
Martine Aubry a réagi ce matin sur les antennes de Radio France à la dégradation de la note des Etats-Unis par Standard & Poors et à la crise financière :
"C'est un avatar de plus d'une crise dont les leçons n'ont toujours pas été tirées, trois ans après son déclenchement. On a
expliqué à l'époque qu'il fallait remettre l'économie devant la finance, qu'il fallait réguler, séparer les activités de dépôt et d'affaires, mettre des règles prudentielles pour les banques,
modifier le statut des agences de notation : rien n'a été fait.
Aujourd'hui, c'est le monde financier qui continue à diriger les choses, alors même que les principales mesures nécessaires
ne sont pas prises. J'avais dit au mois de juillet, lorsqu'il y a eu cet accord pour la Grèce, qu'on avait enfin trouvé le pompiers mais mais qu'on attendait toujours les architectes d'un nouveau
modèle économique et financier en Europe.
Il faut à la fois déduire les déficits et les dettes et relancer l'économie, trouver le bon équilibre, qui n'a pas été trouvé
pour la Grèce. Il faut savoir que si l'on est pas capable de sortir de cette situation en prenant enfin des mesures de régulation financière qui auraient dû être prises depuis trois ans, eh bien
c'est toute l'Europe qui sera en difficulté."
Retrouvez l'interview de Martine Aubry sur France Info.
"Tous les jours, on dit aux Français que le problème est réglé et tous les jours, on se rend compte que les agences de
notation et le système financier continuent à régner sur le monde, alors que ce serait aujourd'hui au gouvernement d'être capable de trouver les réponses que nous demandons : le gouvernement
économique et la régulation financière.
Donc les Français finissent par se dire Est-ce que c'est véritablement possible ? Moi, je leur dis : oui, c'est
possible. C'est possible et d'ailleurs j'ai pris un engagement : que dans le quinquennat qui vient, 50% des ressources complémentaires - qui sont pour nous d'abord la suppression de ces niches
fiscales des grandes entreprises et des catégories les plus privilégiées - que la moitié aille vers la réduction de la dette, et la moitié vers nos politiques prioritaires. Il y a un autre chemin
possible mais pour cela il faut de la volonté politique : elle manque en France et manque en Europe aujourd'hui."