Après des semaines de bataille acharnée au congrès, les États-Unis ont finalement entériné le relèvement du plafond de la dette américaine, le 2 août dernier. Si les Républicains ont réussi à imposer leurs exigences, le coût politique de cette victoire pourrait bien se révéler exorbitant pour le camp conservateur.
Par Benoit Toussaint pour Le Bulletin d’Amérique
Au sortir d’un mois de tensions politiques exacerbées, il semblerait évident que les républicains aient remporté une nette victoire. « Il s’agit d’une avancée positive en direction d’une maîtrise des dépenses fédérale, mais ce n’est qu’une étape. Nous devons réserver les célébrations pour le jour où un amendement budgétaire sera ratifié, le déficit stabilisé et l’économie à nouveau créatrice d’emploi », a déclaré John Boehner (Rep. Ohio), le Président de la chambre des représentants. Mis sous pression par le mouvement Tea Party sur leur flanc droit, ils ont réussi à imposer leur principale revendication : pas de hausse d’impôts pour financer la réduction du déficit américain. Le texte de loi voté prévoit une réduction des dépenses de 2.400 milliards de dollars sur dix ans, assorti d’un relèvement du plafond de la dette de 2.100 milliards de dollars. La limite d’endettement s’élève désormais à 16.300 milliards.
De son côté, Barack Obama sort fortement affaibli de ce conflit. Au sein même de son parti, nombre d’élus démocrates ruminent déjà les concessions, jugées « exorbitantes », accordées au camp conservateur. Michael Lerner, l’un des leaders intellectuels progressistes en vue, n’a pas hésité à déclarer que « Obama est responsable du foutoir politique dans lequel il se débat ». Pourtant, cette défaite infligée à la gauche américaine a tout d’une victoire à la Pyrrhus pour les Républicains.
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