[ Critique dvd] The company men

Par Gicquel

A l’heure où les places financières soufflent à nouveau leur vent de panique sur le monde entier , John Wells  , revient sur le devant de la scène cinématographique avec ce film sorti en mars 2011,complété par les interviews des acteurs ,qui malheureusement n’apportent rien au débat.

Le film, lui, ne faiblit pas et c’est une heureuse surprise que de voir cette leçon d’économie dispensée à l’intention des plus nuls, venir du pays de Superman. La bannière étoilée est sérieusement secouée, et cette fois  la cavalerie n’arrivera pas à temps pour sauver le pauvre Bobby Walker.Cadre très supérieur ,jeté à la rue ,il peine à trouver un nouveau job,à la hauteur de ses prétentions.

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John Wells, dont c’est le premier film, dit s’est inspiré de la récession économique du début des années 90 et du vécu de son entourage, pour monter son film qui à l’époque n’intéressait pas le 7 ème art US. Aujourd’hui , à travers ce dvd ,le vent mauvais de Wall Street nous le ramène en pleine figure, portraiturant une Amérique arrogante et si sûre d’elle-même qu’elle continue à entretenir un train de vie dispendieux.

Golf, voiture de course, maison somptueuse, Bobby n’a que son sourire parfait Colgate pour entretenir le déclin de l’empire américain, et Ben Affleck ,le fait très très bien. Aidé en cela par un réalisateur,  qui mêle habilement l’aspect économique de son scénario (les dix premières minutes suffisent) à une histoire d’amitiés, qui au fil de la dégradation des chiffres de l’entreprise, va elle-même se dégrader.

Patientez, on vous fera signe

Tommy Lee Jones, et Chris Cooper ,  manitou de la hiérarchie sont aussi très justes dans leur personnage, abandonné à leur tour dans la grande débâcle,là où les plus modestes, les plus besogneux tirent leur épingle du jeu.Quitte à rogner sur les marges ,et à travailler sept jours sur sept,comme le fait le beau-frère de Bobby,entrepreneur de maçonnerie.Dans un second rôle capital,  Kevin Costner,  réussit à me faire oublier ses prestations en dent de scie ( quand est-ce qu’il nous refait le coup de « Open Range » ? ) ; c’est un grand plus pour ce film, qui tarde peut-être à trouver sa conclusion.

Mais quand le cinéma américain déploie sa meilleure artillerie (le casting est complété par une très bonne prestation des miss Maria Bello, et Rosemarie DeWitt ) pour parler de cette manière d’un problème universel, on ne fait pas la fine bouche.On en redemande.