de retour d'une escapade de quelques jours du côté de La Rochelle, du Marais poitevin et du Vendômois.
Des passages à Rochefort et sa Corderie, Fouras et sa plage face à l'île Madame et au fort Boyard, Brouage et ses remparts avec cette projection dans l'histoire du Nouveau Monde portée par Champlain, des visites au Musée du Nouveau Monde de La Rochelle avec les pages de douleur de l'esclavage, celle du muséum d'histoire naturelle et de son immense et prodigieuse collection d'art océanienet africain. Puis La Garette en Marais Poitevin, marais mouillé, et une navigation écologique,ethnographique et historique dans les "conches".
Passage à Arçais et départ vers Lavardin, près de Montoire sur le Loire. Etape banale à Thouars avec Buren banal - sans surprise - plantant ses éternels 8,7 cm de bandes noires dans un église - fausse - du 19e.
Et surtout la découverte ahurissante de Oiron et de son château, écrin d'une collection d'art contemporain unique et surtout en relation de sens avec la devise de Claude Gouffier: Hic Terminus Haeret. Un château, un cabinet de curiosité et le mariage entre Renaissance et création contemporaine avec des pièces sur mesure de Ian Hamilton Finlay, Lothar Baumgartner, Sol Lewitt, Christian Boltanski, Robert Filliou, Daniel Spoerri, James Lee Byars, Paul-Armand Gette, On Kawara, Annette Messager, Lawrence Weiner, Dan Graham, John Armleder, Fabrice Hybert, Marcel Broodthaers, Anne Patrick Poirier, Sara Holt, Stanley Brouwn, Toni Grand, Jeff Wall, Bertrand Lavier, Giuseppe Penone Wim Delvoye, etc...
J'y reviendrais tout au long de l'année tant ce lieu est un prodige entre contemporaneïté et histoire. Derniers moments à Troo la troglodyte et retour sur quarante ans à Lavardin avec son chateau perché sur le promontoire boisé dominant le Loir serpentant à perte de vue. Le lieu où j'ai forgé mon amour pour l'histoire et la " fabrique " de la pierre et les mystères des choses ensevelies, des effondrements qu'il nous faut comprendre pour mieux construire aujourd'hui notre relation au monde.
Pour mieux comprendre l'état qui m'anime aujourd'hui entre la découverte d'Oiron et le retour à Lavardin je vous livre cet extrait d'une lettre ( issue de mon patrimoine moral - celui qui me construit ) adressée à Roger Tabanou depuis Le Caire, Egypte, le 23 mai 1954 par son ami Robert Filliou ( figure emblématique de l'art contemporain international des 50 dernières années ):
" Je travaille beaucoup, je grandis, avec tout ce que cela implique de joie et de souffrance aiguës, de délivrance et de terreur. Avoir du courage devant la vie journalière, de l'énergie dans son travail, de l'enthousiasme envers la connaissance de soi et du monde, de la sympathie pour chacun, savoir s'accepter et les autres, c'est être fidèle à soi-même, c'est vivre, Il faut être intéressé pour devenir intéressant, et si l'on aime on vous aime »