Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Patrick Dion qui le fait dans sa Chronique du temps qui passe. Et il le dit clairement très bien. Percutant. Simple. Efficace. Il tape dans le mille comme on dit!
Dans cette chronique, il dit un paquet de choses qui résonnent et qui font du sens. «La présence d’un enfant nous donne toujours un regard particulier sur le temps qui passe.» C'est vrai, non? Il n'y a pas une journée que je n'ai pas le souffle coupé en trouvant que ça passe trop vite. C'est fou! J'ai peur de rater quelque chose. J'ai peur de ne pas savourer assez. J'ai peur de me réveiller demain et que tout cela n'existe plus. Et c'est pire depuis que je ne suis physiquement là avec les enfants que la moitié du temps. Je sais! Je sais! J'en entends plein de commentaire: "L'autre semaine, prends soin de toi!" Bullshit! Tu ne veux pas prendre soin de toi. Tu ne sais plus trop comment faire vraiment. Ce que tu veux, c'est qu'ils soient là. Que le temps ne te bouffe pas une moitié de leur vie. Je sors le boulier de ma vie et je freake souvent. Je l'avoue. Je ne me guérirai jamais, je pense bien. «Je sors à tous les jours le boulier de ma vie, tentant de me faire croire qu’il m’en reste plus devant que derrière, du temps, espérant surtout ne pas l’avoir gaspillé à le perdre.»
Avoir des enfants, c'est cela. C'est savoir que tout passe trop vite et faire tout ce qu'on peut pour réajuster le tir au besoin et ne plus "perdre" contre le maudit temps. C'est vivre à fond. Montrer à ses enfants de goûter aux petits bonheurs au lieu d'attendre une vie durant un gros et extravagant bonheur. C'est comprendre qu'on a une «autre chance». Qu'on a le devoir de montrer à ses enfants qu'il faut foncer, vivre là, suivre son instinct, se faire confiance, rester intègre, pas demain, ni la semaine prochaine et encore moins le mois prochain. C'est là. Maintenant. On le sait trop bien quand un ou des enfants évoluent autour de nous, le temps passe à travers la pile des souvenirs qui devient vertigineuse, qui se compte en nombre de rentrées scolaires qu'on a vécu, de paires de souliers achetés, de vacances planifiées, etc.
«Quand les années s’accumulent, on se rend bien vite compte qu’il nous narguait, qu’il nous offrait hypocritement un doigt d’honneur ou une pomme empoisonnée. Plus on est jeune, moins les choses pressent. On remet au lendemain, on ferme les yeux. Sur nos rêves et nos aspirations, parfois même sur les êtres qui nous accompagnent. Mais la vie est si fragile, si courte. On peut à tout âge perdre pied dans l’existence.»
Mais bon... plus que cela Patrick Dion rappelle qu'on a toujours le choix. Toujours. On doit saisir nos chances qui n'en sont pas vraiment. C'est plutôt des occasions. De changer, de plonger, de battre en retraite, de faire une folie, d'essayer, etc. «Tout dans la vie est une satanée question de timing et de chance. Toujours. Qu’on soit jeune ou vieux, il faut saisir les occasions quand elles se présentent. Celle de changer sa vie lorsqu’elle nous rend malheureux, celle de réaliser ses rêves les plus fous, celle de foutre le camp à l’autre bout du système solaire pour aller à l’encontre de l’autre, celle de dire aux gens qu’on les aime. Pas demain, dans toute l’insouciance de la jeunesse. Là, tout de suite, right fucking now. Parce que demain n’existe jamais.»
Oui, avec les enfants, «demain n'existe pas» ou du moins on a peur que demain n'existe jamais. Et qui sait s'il existera ou pas, qui?? Alors, oui moi aussi, j'ai envie de vivre "right fucking now" et entraîner mes enfants là-dedans. J'en ai assez de soupeser à l'infini nos actions, d'anticiper une baisse de contrats (et de salaire), de craindre le pire. Je veux profiter d'aujourd'hui. Là. Mon bonheur, c'est ma responsabilité. Le leur, c'est une grande part leur responsabilité. J'ai envie de leur dire de suivre leur envie. Oh! Ça ne fait pas l'affaire de tout le monde, mais on s'en fout! On s'en fout tellement. Quand on vit comme on l'entend, quand ça fait du sens pour nous, quand on ne complique pas la vie, on la trouve mille fois plus belle notre vie! Parce qu'on la vit «right fucking now». Suivre ma petite voix, je l'ai fait. Je n'ai jamais regretté. Et c'est ce que je veux que mes enfants fassent.
On jase là... «right fucking now» êtes-vous làoù vous voulez être? Les deux pieds dans la vie dont vous rêvez? Êtes-vous l'exemple que vous voulez être pour vos enfants? Si oui, tout est beau. Bah! On a toujours quelques attentes et désirs (c'est normal! On ne peut pas selon moi vivre dans un état de parfait bonheur total), mais sont-ils plus grands que tout le reste? L'essentiel, ça va?
Si non, qu'attendez-vous?
À go, on vit un peu plus, chacune, là tout de suite, maintenant.
P.S. Un petit vidéo sur comment vivre le moment présent... signé Mr. Ramesh (alias André Sauvé). Un délice1