Fingers Only Meat Banquet // Object Impermanence
680 000 tlsp. // 710 000 tlsp.
A la fin du 6ème épisode, Nancy promet à son avocat qu'elle aura bientôt de meilleures histoires à lui raconter. Est-ce un aveu de la part de la créatrice et productrice, Jenji Kohan, qu'elle n'est d'abord pas satisfaite de ce début de saison 7 (auquel cas elle est la seule) et surtout qu'elle n'est pas prête de laisser tomber Weeds ? Coincidence ou pas : cette semaine, le nouveau directeur de Showtime a clairement fait comprendre qu'il n'avait pas l'intention de virer la série de sa grille de sitôt ! On peut donc d'ores et déjà dire qu'il y aura une saison 8. Il y a deux ans, j'aurais trouvé que c'était une très mauvaise nouvelle. Aujourd'hui, je suis ravi et confiant. Nancy a encore plein de bonnes histoires à nous raconter...
Si je devais citer les deux gros défauts de ces deux épisodes, ce serait en premier lieu le cloisonnement des intrigues, qui n'existait quasiment plus en saison 6 du fait de la cavale du clan Botwin, ce qui a clairement aidé la série à remonter la pente. Ici, Nancy et Silas sont sur la côte Ouest et nous offre le meilleur, tandis que Shane, Andy et Doug galèrent sur la côte Est et peinent à nous passionner. Shane est le gros dommage collatéral de la nouvelle histoire entre sa mère et son frère. Il a dû mal à se placer dans tout ça, ses pulsions meurtrières semblent faire partie du passé... Que lui reste-t-il à part un don très développé pour l'observation ? La deuxième partie de la saison a tout intérêt à lui offrir mieux que ça. Concernant Doug, que dire si ce n'est que je le vois comme une sorte d'exutoire pour les scénaristes. Ils peuvent tout se permettre avec lui, même les pires saloperies donc le voir se faire branler par des "masseusses" avec son patron, ça rentre tout à faire dans ce cadre, vulgaire et pas vraiment drôle, mais forcément ahurissant quand on y pense. On est à la télé américaine quoi, câble ou pas câble ça reste super osé... Andy alterne entre comédie et drama dans le premier épisode, avec une réflexion sur la mort assez intéressante et inattendue dans une série comme celle-ci. Malheureusement, Lindsay Sloane est déjà sur le départ et elle n'a pas été exploitée à sa juste valeur. Dans le second épisode, Andy part dans une nouvelle direction, avec une nouvelle idée de business pas franchement prometteuse. Mais l'association avec Shane peut, elle, se révéler intéressante pour l'évolution des deux personnages.
Là où les auteurs se surpassent, c'est en Californie avec un retour aux sources auquel on ne pouvait pas s'attendre et qui a été géré à merveille ! J'avais perdu espoir de revoir un jour Heylia et la série ayant prouvé qu'elle pouvait tout à fait survivre sans elle et Conrad, je ne m'en formalisais pas. C'est en la retrouvant que je me suis rendu compte combien elle avait manqué. La présence de Dean m'a paru peu pertinente à la base, trop forcée, mais ce n'était pas une mauvaise idée tou compte fait. Rien que pour la scène avec les tapettes à mouche ! Le face à face entre Nancy et Heylia ne déçoit pas, les deux femmes étant parfaitement conscientes des faiblesses de leur adversaire : la solitude de l'une, la fucked-up life de l'autre. Elles finissent par se rendre compte qu'elles ont besoin l'une de l'autre et une nouvelle collaboration est donc en marche. "On ne change jamais vraiment" dit Heylia. Allégorie pour parler de la série ? En parallèle, c'est évidemment la colère de Silas pour Nancy qui s'exprime plus que jamais avec en point d'orgue, enfin, quelques mots sur la réelle identité du fils, dont le père biologique n'est pas Judas. C'était intense. J'ai beaucoup aimé aussi cette scène où Nancy est coincée dans le paradis d'herbes de Heylia, incapable de sortir de peur que les pièges posés un peu partout ne se referment sur elle. N'est-ce pas, là aussi, une métaphore de ce que le personnage vit et a toujours vécu ? Dans le premier épisode, le combat acharné de Nancy pour revoir Stevie était très touchant et évidemment très drôle. Sa soeur est devenue une sacrée enflure, y'a pas à dire !
// Bilan // S'il n'existait pas une telle différence de niveau entre les intrigues de Nancy et celles des autres personnages, je crois que l'on tiendrait là la saison la plus aboutie et profonde de Weeds !