Certains bébés atteints de malformations cardiaques peuvent ne présenter aucun symptôme et “rentrer” à la maison sans avoir été diagnostiqués. Cette étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Birmingham, de Londres et de la London School of Medicine a étudié l'utilisation et l'efficacité d'une technique, déjà bien établie en pratique clinique, appelée oxymétrie de pouls (PulseOx) ou saturation en oxygène, sur plus de 20.000 nouveau-nés. Ses résultats publiés dans l'édition du 6 août du Lancet, démontrent que ce test, sans garantir un taux de 100% de détection des malformations cardiaques congénitales chez le nouveau-né est bien plus efficace que les méthodes de dépistages habituelles.
C'est une procédure simple qui utilise un capteur infrarouge pour détecter le niveau d'oxygène dans le sang dans les doigts ou les orteils du bébé. Cette technique peut mettre en évidence des problèmes cardiaques chez le nouveau-né, et contribuer à identifier de manière suffisamment précoce des bébés qui, autrement seront renvoyés à la maison…sans diagnostic. A l'heure actuelle, certaines malformations cardiaques sont détectées au cours d'examens prénatals pendant la grossesse, mais d'autres ne seront que tardivement, lors d'examens de routine après la naissance.
Cette étude a testé l'oxymétrie de pouls sur 20.055 nouveau-nés et à eu recours aux échographies cardiaques et à un suivi clinique durant les 12 premiers mois des enfants afin d'identifier les enfants présentant des malformations cardiaques congénitales majeures à risque de décès, à nécessité d'intervention chirurgicale dans la première année de vie, ou encore nécessitant un traitement dans les 28 premiers jours de vie.
L'étude révèle que 99% des bébés sans malformation cardiaque majeure ont été correctement identifiés comme sains. En permettant de détecter 75% des bébés atteints de cardiopathie congénitale majeure et 49% des bébés atteints de cardiopathie congénitale critique, l'oxymétrie de pouls s'avère être un bien meilleur test que les techniques de dépistage existantes même si cela signifie qu'un résultat négatif ne garantit pas totalement que le bébé soit exempt de risque cardiaque majeur. Sur le plan de la sensibilité, la proportion de bébés, parmi ceux atteints de cardiopathie congénitale, a correctement identifiée par le test (vrais positifs) à 75% (IC:95% de 53 à 90%). La spécificité, la proportion de bébés, parmi les enfants sans maladie coronarienne, qui ont été correctement identifiés (vrais négatifs) est excellente (99,2% IC: 95% de 99,02 à 99,28%).
Les chercheurs concluent que l'oxymétrie de pouls est un test, facilement réalisable, rapide, bon marché et non invasif, qui optimise le dépistage, en permettant d'identifier des défauts critiques qui n'ont pas été détectés par échographie anténatale, et d'autres maladies qui nécessitent une intervention.
Source: The Lancet [Early Online Publication] 5 August 2011 doi:10.1016/S0140-6736(11)60753-8Pulse oximetry screening for congenital heart defects in newborn infants (PulseOx): a test accuracy study (Vignette The Lancet)
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