Exposition indépendante d'art contemporain, mission impossible!
Cette année 2011, certains de mes lecteurs ou des gens qui me suivent ne comprennent pas pourquoi je ne monte pas de nouvelles expositions avec mes grandes installations artistiques. La réponse est simple, artiste contemporain indépendant je refuse les magouilles institutionnelles, l'autorité de conservateurs d'art contemporain ou de commissaires d'exposition abscons et les enjeux d'un marché d'art contemporain véreux voir mafieux. Je n'ai plus les moyens financiers de monter mes expositions. Mais je ne suis pas le seul, en France on est très nombreux! Nous sommes nombreux à ne plus pouvoir exposer nos créations avec nos singularités jusque dans la manière même d'exposer. Vous savez qu'à l'étranger et surtout dans les pays anglo-saxons on dit « boring Paris, boring France! » (Paris ennuyeux, France ennuyeuse!). En plus d'être un pays très cher pour le tourisme, nous n'offrons plus une diversité culturelle singulière, une palette riche de fragments d'art synonymes de dynamique culturelle artistique autonome, singulière parfois exclusive car tout est sous le joug des institutions, des élus, du pouvoir, du marché. Nous vivons bien dans un espace de plus en plus claquemuré, verrouillé victime d'un dogmatisme économique et politique. Tout est sous contrôle jusqu'aux associations subventionnées ou publiques qui sont administrativement contrôlées directement ou indirectement par les élus. On nous a coupé les vivre, nous sommes des abonnés à l'austérité, mais artiste quand même! J'ai toujours mon activité sur le web, images numériques, textes, poèmes, nouvelles, même si je me mors les lèvres de ne plus pouvoir être face au public avec mes créations, ça me manque! Quelque part au fond de moi-même il y a une petite tache d'amertume. Mais partout dans le monde, dans les populations, il y a des mouvements comme les indignés qui cristallisent le mécontentement, le ras le bol et le refus de se voir confisquer les enjeux de notre propre devenir par une minorité de requins aux services des oligarchies financières et industrielles. Donc, il y a de l'espoir!!! Ce pouvoir autoritaire, ses abus, son non sens comme tous les pouvoirs autoritaires n'est qu'un prétexte à la globalisation de la corruption financière.
L'art contemporain, manipulations et instrumentalisations.
Piqure de rappel : l'art contemporain un sigle commercial inventé par des marchands d'art américain. Sous couvert d'art contemporain les artistes en France subissent une politique culturelle coercitive fallacieuse car ce sigle art contemporain n'est pas la somme ou la globalité internationale des esthétiques contemporaines ou la contemporanéité des expériences esthétiques. Cet art bien souvent exclusivement herméneutique est édicté selon les critères et des registres imposés par les commanditaires; la reconnaissance d'un pouvoir culturel néolibéral mondial (on dit en France mondialiste) regroupant les institutions et le marché. Du ministre de la culture aux conservateurs, ils sont tous aux ordres des exigences des grands collectionneurs d'art contemporain qui ont fait leur grande fortune sur le dos des populations spoliées de leur biens communs et partagés, espace et biens publics. Bien sûr en France, il y a ces fameuses institutions, musées d'art contemporain, frac, Drac, etc vous font croire qu'ils agissent dans le bon sens des artistes et de l'intérêt du public. C'est faux! Quand on regarde de près la liste de leur achats d’œuvres d'art contemporain, c'est une forte pyramide où à son sommet les gros des achats concernent des oeuvres représentées par des grosses galeries d'art contemporain et dont les clients sont de très gros collectionneurs d'art contemporain. Les artistes de second plan sur le marché lorsqu'ils sont dans le marché international de l'art contemporain, ce qui est très rare en France, ne se partagent que les miettes des sommes allouées aux achats d’œuvres contemporaines ou les miettes des sommes publiques allouées aux grandes expositions; les aides. Depuis les années 70 sans exception, malgré les mensonges, les gros marchands d'art contemporain, et depuis la fin des années 80, les gros collectionneurs d'art contemporain profitent au maximum de la manne financière publique. D'ailleurs jamais les grandes richesses n'ont jamais été autant assistées par l'état en France et bien plus que les pauvres qui eux sont spoliés! Les niches fiscales ne sont que des subventions déguisées puisque cet argent rentrerait sinon dans l'espace public pour financer nos biens communs et faire reculer la fracture sociale.
Le discours populiste de droite et l'ultra droite (extrême droite) dans l'art contemporain.
On voit depuis quelques années un discours populiste proche de l’extrême droite dénoncé l'art contemporain et le rôle des institutions en France. On nous parle d'un art dit officiel. Je rappelle que l’extrême droite comme la droite néolibérale mondialiste se réfère systématiquement au marché de l'art comme référent préalable voir originel à toute forme de création artistique dans la culture. Cette ultra droite nous explique qu'il y a un autre marché, un bon marché que ce marché international d'art contemporain néolibéral. Mais c'est le même discours car il assujetti l'artiste aux commanditaires, aux payeurs, aux donneurs d'ordre. Il n'y pas de différence entre le système du néo pop américain et celui d'un marché d'art même local si la reconnaissance de l'artiste ne passe que par la seule reconnaissance du commanditaire ou du collectionneur même local! C'est la même chose! Lorsque l'on est de gauche, on refuse la professionnalisation de l'artiste au regard de son seul chiffre d'affaire! La reconnaissance de l'artiste existe uniquement par la qualité de sa création et la nature même de sa propre expérience esthétique. Certains mêmes rêvent d'un ordre des artistes comme la réintroduction en France des ordres par Pétain sous l'occupation. C'est débile! L'artiste trouve l'essence de son activité dans des espaces de libertés inusitées dont il n'a pas le plus souvent conscience lui-même dans le feu de sa propre création. Il n'y a pas de bon au mauvais marché, il y a par contre un refus catégorique de l'auteur créateur d'être le clone de son collectionneur, le clone des élus, le clone du pouvoir, d'être le fruit d'un marché surtout véreux, le sous-fifre des institutions et des conservateurs ou de partis politiques. Comme son nom l'indique, l'auteur créateur dans l'art est seul maitre à bord et il a comme la loi le stipule, seul le droit moral sur sa création, un droit inaliénable et imprescriptible, personne ne peut s'y opposer, ni aucune autorité et encore moins les esthètes de l’extrême droite! Lili-oto