Depuis un mois environ, le dernier (littéralement) rejeton du studio français Punchers Impact qui a récemment fermé ses portes, erre tel un orphelin sur le marché Xbox Live et le PlayStation Network. Il s’agit de Lucha Fury, un beat’em all dans un style cartoon hispano-déjanté. Sorti donc de façon posthume, ce dernier punch du développeur fera-t-il honneur à son nom ?
Quatre personnages, quatre manières d'apprécier le jeu ! En théorie...
Sous bien des aspects Lucha Fury rappelle un certain Borderlands : quatre personnages, les archétypes auxquels ils correspondent (le “ranger”, le balèze, le “maigrichon” et la nana), le style cartoon/cel-shading, un multijoueur coopératif, une histoire avec peu d’intérêt… On sent en effet que l’influence du jeu de Gearbox était assez forte dans le style et la narration (au début du jeu, une voix nous interpelle dans notre rêve comme dans le bus de Borderlands). Mais le jeu de Punchers Impact diffère dans l’univers qui est celui du catch mexicain et dans le genre qui est le beat’em all (du post-apocalyptique et du FPS/RPG pour BL respectivement).
On ne peut pas nier que le décor est bien réalisé.
Comme dit précédemment, le scénario n’a pas l’air très intéressant mais si vous essayez quand même de le suivre, les sous-titres qui défilent trop vite ne vous laisseront pas le faire (et pas la peine de tendre l’oreille, il n’y pas de dialogue vocal, seulement des grognements). C’est dommage quand on voit les jolies cinématiques en artworks qui étaient assez soignées. L’ambiance globale du jeu et la réalisation sont appréciables. Les graphismes in-game sont tout aussi bien travaillés et la bande-son va de paire avec le style foufou méxicain du jeu. On sent bien que les développeurs voulaient faire rire les joueurs lorsque l’on voit ce monde loufoque (catcheurs pandas, poules qui pondent des boissons énergisantes, des mobs qui se gavent de burger en vous plaquant, etc.), mais l’objectif ne sera certainement pas atteint pour tout le monde. C’est un point très subjectif et peu important dans la plupart des jeux, mais en considérant à quel point le jeu s’appuie sur son style décalé, je voulais vous prévenir que même l’humour du jeu ne le sauvera pas des défauts ludiques qui vont suivre.
Le plaquage : c'est ce qu'on fait la moitié du temps dans ce jeu.
Dans le fond, Lucha Fury est un beat them all assez classique et répétitif. On sent que les développeurs ont fait l’effort d’inclure des techniques, mobs et level design différents mais au final, l’expérience reste assez monotone. Le fait de jouer à plusieurs ne change pas énormément les choses. Lucha Fury propose en effet un mode multijoueur en coopération jusqu’à 4 en local et pas en ligne, ce qui est encore un point faible. Jouer à plusieurs permet de s’entraider lorsque l’on approche la mort ou d’effectuer des coups spéciaux. Les mécanismes sont plutôt bien pensés mais encore une fois, l’expression “plus on est de fous, plus on rit” n’est pas ici applicable. Le tout est assez “rigide” comme le dirait mon partenaire de jeu et la précision assez hasardeuse. Par contre, la caméra est plutôt bien gérée, même à plusieurs, de toute façon on ne peut pas trop se quitter au niveau du level design, ce qui reste cohérent. Mais les déplacements en profondeur étaient de trop.
Paraissant plutôt sympathique dans un premier temps, on s’en lasse très vite. Lucha Fury n’a certainement pas la force suffisante pour garder son public plaqué devant sa console, à moins que sa victime soit un fou de la Lucha Libre (et encore, le thème est ici seulement parodié).
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