Voilà une histoire bien surprenante et inquiétante à la fois. On sait que les attentats de Bombay de
novembre 2008, dont les auteurs étaient arrivés de nuit sur un dinghy, avaient amené les autorités indiennes à revoir leur sécurité et leur sécurité maritime et côtière.
Mais on est en droit aujourd’hui de se demander si le dispositif d’alerte de la Marine ou des gardes-côtes fonctionne réellement.
Le 29 juin, un cargo battant pavillon panaméen, le MV Pavit (MV signifiant Merchant Vessel), est au
large d’Oman ; la salle des machines se trouve subitement inondée et l’équipage au complet abandonne le navire en détresse.
Mais les vents de la mousson pousse le navire du Golfe Persique vers la Mer d’Arabie et donc vers
les côtes indiennes.
Entre le 1er et le 29 juillet, le navire dérive vers les côtes indiennes et se trouve à une distance
comprise entre 10 et 30 miles nautiques de l’Inde, donc dans la zone théoriquement couverte par les gardes-côtes indiens. Mais ceux-ci ne réagissent pas.
Et le 30 juillet, des pêcheurs indiens, étonnés de voir ce navire
qui semble perdu, signalent le cas aux gardes-côtes. Pas de réaction.
Le lendemain, le navire est à moins de cinq km des côtes et là, enfin, les gardes-côtes sortent de
leur sommeil ! La police fédérale (qui ne réagit que 14 heures plus tard) et les pompiers se mobilisent mais n’empêchent pas le navire de s’échouer sur la plage de Juhu à Bombay.
L’affaire a fait la une de la presse qui s’interroge avec raison sur le niveau de sécurité du pays.
Le ministre de l’Intérieur estime qu’il n’y pas de faille dans les dispositifs de sécurité… mais le gouvernement du Maharashtra a reconnu que les 40 patrouilleurs côtiers reçus jusqu'à présent ne
naviguaient pas pendant la mousson et qu'il y avait des problèmes mécaniques et enfin que les garde-côtes n'avaient pas suffisamment d'équipages formés.