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Fidel Castro s'éloigne, Cuba plonge dans l'inconnu

Publié le 19 février 2008 par Richard Kirsch
Les magasins d'état sont vides à pleurer , les tickets de rationnement nourrissent à peine les familles. Prostitution et délinquance franchissent des niveaux inquiétant. Seul le système D profite à ceux qui ont la chance de toucher au tourisme. Si le centre historique de La Havane montre des signes de reconstruction, le reste est pire que jamais. Des centaines de millions de dollars suffiraient à peine à la sauver d'une lente mais inexorable décréptitude. Les Cubains semblent toujours aussi dociles et attendent résignés la suite d'un scénario qu'ils ne maitrisent pas : l'après Castro. Ils y sont aujourdd'hui. L'embargo les avait plongés dans la misère, la chute du bloc soviétique n'a fait qu'empirer la situation économique du pays. Le Vénézuela reste aujourd'hui un des rares alliés, un pays qui lui fournit du pétrole à bas prix contre l'envoi de milliers de médecins. Les Chinois donnent un coup de main aussi, une aide sans aucune mesure avec celle de l'ex-allié. La pression des Etats-unis dissuade encore toute aide extérieure notamment sud americaine. medium_Cuba-journal.jpg
Seule la propagande se porte bien . Partout des panneaux révolutionnaires invitent la population à rester unie contre Bush et les CDR (Comités de Défense de la Révolution) veillent a ce que chacun ait une attitude digne du combat de son dirigeant. Les 5 Cubains emprisonnés en Floride pour espionnage sont devenus des héros nationaux alors qu'il ne s'agit que d'une pâle histoire de Mafia. Cool Raoul ? pas un seule affiche à son actif. A la tête du pays , le fréro s'est entouré de cinq conseillers à profil politique variable. L'équipe assure l'intérime mais après ? Que deviendra la Revolucion de 1959 sans son leader, un homme qui faillit à l'époque devenir député. D'ailleurs à quoi sert-elle encore. Certains observateurs imaginent la suite avec inquiétude. Une démocratisation rapide risquerait de plonger le pays dans le chaos voire un début de guerre civile. Il existe bien une force d'opposition, elle n'est pas à Cuba mais à Miami appelée la "little Habana". Près de 1,2 millions de ressortissants y vivent en exil. Une majorité d'entre eux serait enclin à accorder une amnistie au régime en place. Dans une poussée de parano incontrôlée d'autres Cubains évoquent même un débarquement américain, très hypothétique. Vague souvenir de la Baie des Cochons où 1500 mercenaires US avaient pris une pâtée historiques. 665ad643645491efa8d2f6e08c884d21.jpgL'heure est donc à l'attente et dans la rumeur. Début de XXIe siècle, Cuba semble avoir enclancher la marche-arrière vers le sous-developpement. Les paysans labourerent toujours avec des boeufs et se déplacent à cheval. Les "wa-wa" bus sales bondés à craquer tirés pas des camions sillonnent les villes, des camions-benne transportent des auto-stoppeurs agglutinés le long des échangeurs. Certes, les sites touristiques comme Trinitad ou Cienfuegos semblent émerger de la disette dans une douce torpeur de musique et de rhum. Cependant, le tourisme, activité vitale à Cuba, souffre d'un début désertion de l'immense clientèle canadienne attirée par les prix et les plages de la République Dominicaine. Les hôtels "All inclusive" de Varadejo vieillissent mal. Le dollar n'est même plus le bienvenu à Cuba . Le billet vert est aujourd'hui taxé de 20% lors du change. A 180 km des USA, une ile de 11 millions d'habitants dirigée par un fantôme faisait de la résistance, un combat à la Don Quichote. Lorsque le consulat américain accrocha sur sa façade un panneau d'informations lumineux pour diffuser des nouvelles internationales, Castro planta aussitôt sur le parvis 150 drapeaux noirs géants pour lui boucher la vue sur la mer. Enfin, il reste le cas de Guantanamo. Les Cubains ne sont toujours pas arrivés à se débarrasser de cette base . Une tache dans le décor qui leur rapporte toujours 4300 dollars de location par an. Jadis une manne aujourd'hui une misère. Fidel Castro à la retraite, la Révolution s'achève, Cuba va devenir l'île de toutes les convoitises et dans le pire des cas le "nouveau bordel de l'Amérique"

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