Green Lantern.
(réalisé par Martin Campbell)
Bouffon Vert.
DC Comics est à la traîne. Marvel assène coup sur coup à la firme qui est à l'origine de deux des super-héros les plus populaires au monde. Les deux mastodontes des comics ont bien compris que le cinéma est leur nouveau champ de bataille du XXIe siècle. Mais dans cette guerre, hélas, la qualité est souvent la première victime à déplorer. La preuve avec ce film dépassé et honteusement calamiteux.
Hal Jordan est un beau gosse, pilote de chasse, plein de fric et beau parleur. Il a tout pour lui mais est forcément malheureux. Traumatisé par la mort de papounet, lui aussi pilote, il traîne son spleen à l'écran (enfin quand Reynolds parvient à enchaîner deux expressions faciales différentes) jusqu'au jour où un alien violet s'écrase et lui confie un anneau magique alimenté par une lanterne. Le jeune homme est circonspect: «pourquoi moi qui est une épave?» Ah ben c'est car tu as quelque chose de grand en toi mais tu ne le sais pas encore... Métaphysique mon amour.
Lacunes scénaristiques.
Je ne connaissais pas ce comic avant de voir le film et il ne me donne pas envie d'en savoir plus. Je ne pense pas que l'histoire originale soit aussi mauvaise que ce qui nous a été présenté ici. Ou du moins je l'espère... D'une platitude sans nom, le scénario déroule ses enjeux mous du genou devant nos pauvres yeux qui n'en reviennent pas d'observer un tel spectacle dépassé. Récit initiatique et exposition du personnage (personnalité, pouvoirs, univers), le film rate tout ce qu'il entreprend. Proche d'un Spiderman ou d'un Batman Begins dans la forme, il est pourtant à des années lumières de ces deux longs métrages (le second n'étant en plus une réussite que partielle). Les personnages, que ce soit Jordan, sa copine, le bad guy et ses maraudes œdipiennes ou les autres Green Lantern (Sinistro est le méchant non?) ils ne parviennent jamais à exister dans cette histoire stérile, lente et dépourvue d'action. Ils ne sont en plus pas aidés par une interprétation digne d'un soap opera et d'un premier degré balourd.
Lacunes visuelles.
Le pire reste tout de même au niveau graphique. C'est d'un kitch assommant et encore une fois très premier degré. Pour situer un peu, on est proche d'un Batman et Robin de triste mémoire... Le cachet était tout de même de 200 millions de dollars. Même Whedon n'a pas obtenu autant pour son Avengers, c'est dire... Les effets spéciaux ont dix ans de retard. Les projections mentales de Jordan font peine à voir (le circuit avec l'hélico sur la voiture est pathétique) et j'évoque à demi-mot son costume orné d'un masque que même les participants à une soirée échangiste aurait renié.
On ne peut croire une seule seconde à cet univers fluo et à ses personnages transparents. Un plantage monumental qui a réussi à me mettre de mauvaise humeur. Poubelle.
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- Tout!
Note: